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Faire converger les démarches de l’agriculture durable

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De concept, l’agriculture durable entre maintenant dans la pratique. Les bouillonnements des pionniers laissent place, progressivement, à des initiatives structurées. Et si elles sont encore loin de converger, elles n’en donnent pas moins le sens d’une agriculture moderne, capable d’innover dans ses pratiques, à l’écoute des grands équilibres naturels. Cette image s’est imposée au fil des interventions qui se sont succédées lors des 5e rencontres de l’Institut de l’agriculture durable, IAD, le 23 janvier, à Paris, autour du thème « L’agriculture de 2050 commence ici et maintenant ». La question posée était davantage celle de la capacité à diffuser ces nouvelles pratiques auprès du plus grand nombre. Le parallèle avec le bond en avant de l’agriculture dans les années 60-70 a été souligné à la fois par Xavier Beulin, président de la FNSEA et par Stéphane Le Foll, qui a conclu cette rencontre. Le lien avec la recherche, la capacité de cette dernière à se nourrir réellement des pratiques des agriculteurs, l’enjeu de la formation et du conseil ont été rappelé et abondamment illustrés par des témoignages, émanant de France comme d’Argentine ou des Etats-Unis. L’exemple du Plan banane durable L’exemple le plus explicite est venu du « Plan banane durable », présenté par Sébastien Zanoletti, de l’Union des groupements de producteurs de banane de Guadeloupe et Martinique (UGPBAN), qui a fait suite à la pollution sévère du sol et des eaux par le chlordécone. « Il y a eu une volonté de tous de changer, avec une redéfinition des axes de recherche fondamentale, la création d’un Institut technique tropical, un service technique impliqué jusqu’aux producteurs, des formations ». Le tout fonctionnant autant de la recherche vers le terrain, que l’inverse. La démarche engagée en 2007 s’est traduite par la généralisation de bonnes pratiques agricoles. Tous les leviers ont été actionnés, de l’agriculture de conservation aux biopesticides en passant par la recherche variétale. L’usage des produits phytosanitaires a reculé de 50  % depuis 2006, alors que les rendements progressaient de 20 %. Changement de pas « Pour que l’innovation surgisse, il faut souvent un facteur déclenchant », avait précédemment indiqué Bertrand Hervieu, chargé par Stéphane Le Foll de réfléchir aux nouveaux modèles de l’agro-écologie. «  Un changement de pas où la démarche volontaire est extrêmement importante, a-t-il souligné. Bien sûr, tout le monde ne tire pas dans le même sens, y compris à l’intérieur même du monde agricole. Il n’est pas question d’imposer des modèles, mais bien des voies et des moyens pour accompagner les agriculteurs. »