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Farre : les viticulteurs prêts à parler de leurs pratiques

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Non, les viticulteurs ne sont pas fâchés avec l’environnement et ils sont même prêts à parler de leurs pratiques. La question de la prise en compte de l’environnement par les viticulteurs était le thème central de la conférence co-organisée par Farre Aquitaine (Forum des agriculteurs responsables respectueux de l’environnement) et le Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux (CIVB), le 3 décembre dans le cadre du salon Vinitech à Bordeaux. Philipe Bardet, viticulteur à Saint Emilion et membre du réseau Farre témoigne : « Dès 1983, nous avons commencé à travailler avec l’écosystème pour lutter contre les acariens qui s’attaquaient à nos vignes et pour lesquels il n’y avait pas de solution technique. Les chercheurs nous ont expliqué que l’on tuait aussi le prédateur de ces araignées, alors qu’il fallait le préserver. » Résultat : en cinq ans, la Gironde n’utilise plus de produits acaricides. « Ce premier dossier a été une vraie prise de conscience et depuis nous avons élargi la démarche, poursuit-il. C’est comme ça que nous avons réussi à diminuer l’usage des produits phytosanitaires d’au moins 50 %, grâce à la mise en place des GDon (groupements de défense contre les organismes nuisibles) pour lutter contre la cicadelle qui transmet la flavescence dorée, maladie mortelle de la vigne. Côté désherbage aussi nous avons des choses intéressantes à expliquer. » Difficile de communiquer sur la pulvérisation Si l’accent a été mis, en matière de communication, sur la volonté du réseau d’ouvrir leur exploitation, reste l’épineuse question de la pulvérisation qui fait peur à certains consommateurs et riverains. « Actuellement, nous développons des indicateurs et nous expérimentons un banc d’essai de pulvérisateurs pour tester les pratiques de pulvérisation à différents stades de la vigne mais aussi selon différents mode de culture de la vigne », indique  Sébastien Codis, de l’Institut français de la vigne et du vin (IFV). Quoi qu’il en soit, cette thématique de la réconciliation, ou tout au moins de la discussion apaisée et responsable entre viticulteurs et citoyens, est une question centrale pour les acteurs de ce réseau Farre.