La version dernièrement validée par les instances spécialisées du Conseil et du Parlement européen de la future réglementation européenne sur l’agriculture biologique pourrait être applicable en 2021. Le texte instaure la fin des dérogations concernant l’utilisation des semences conventionnelles dans la production biologique pour 2035. L’objectif est-il atteignable ? Fin novembre 2016, Fiona Marty, en charge des affaires européennes à la Fédération nationale de l’agriculture biologique, se voulait prudente : « Il est sans doute trop tôt pour approvisionner l’ensemble de l’agriculture bio, faute de fournisseurs suffisamment nombreux. » Une position exprimée avant que l’échéance 2035 ne soit fixée.

Des surfaces dédiées en forte augmentation

Interrogé par Référence environnement, François Burgaud, directeur des relations extérieures du Groupement national interprofessionnel des semences (Gnis), se montre optimiste pour ce qui concerne sur le territoire national. « Oui, c’est tout à fait possible. Entre 2013 et 2017, les surfaces dédiées à la production de semences bio en France ont augmenté de 70 %, de 5 000 à 8 600 hectares. La tendance reste à l’augmentation régulière », argumente-t-il.

Mettre fin aux tricheries sur les dérogations

Une autre avancée prévue concerne la transparence dans la délivrance des dérogations. C’est l’un des axes principaux du plan de filière « semences » construit dans le cadre des États généraux de l’alimentation est dédié au bio. « Il y a parfois des tricheries concernant ces dérogations, explique François Burgaud. Certains opérateurs ou producteurs choisissent volontairement des variétés dont la disponibilité en bio est réduite, pour pouvoir se rabattre sur les équivalents conventionnels et réduire leurs coûts. Il faut que chacun joue le jeu. »

François Burgaud cite un dernier levier pour atteindre l’objectif européen en France : « Renforcer les moyens de l’Institut technique de l’agriculture biologique dans son travail de sélection, pour que le catalogue bio propose davantage de variétés. »

Précision : la date butoir de 2035 n’est pas verrouillée ; elle pourra être avancée ou reculée selon l’évolution de la disponibilité des semences bio en Europe.