Fruits et légumes bio, une marge brute de la distribution excessive selon UFC-Que choisir
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L’UFC-Que choisir a publié, le 22 août, une étude décryptant la répartition de la marge produite sur les fruits et légumes bio. L’association exprime des conclusions sans appel, sur son site internet : « La grande distribution matraque toujours les consommateurs. » Cette étude s’appuie sur la base des cotations officielles publiées pour 24 fruits et légumes bio, dont les marges brutes bénéficiant au distributeur sont en moyenne plus élevées de 75 % par rapport au conventionnel. Avec des disparités importantes. Si le niveau de marge « distributeur » en bio est équivalent au conventionnel pour l’oignon, l’ail ou la carotte, elles sont respectivement 83 %, 109 % et 149 % supérieures au conventionnel pour les pommes de terre, les tomates et les pommes, soient les trois fruits et légumes les plus consommés.
L’UFC oriente les consommateurs vers les enseignes spécialisées
Résultat : 41 % du surcoût du bio pour les fruits et légumes, sur l’année pour un ménage, termine dans la poche du distributeur. L’UFC estime que le consommateur est le grand perdant de cette équation. Si la marge « agricole » doit logiquement être supérieure, pour compenser des rendements moindres, l’association attend de la grande distribution qu’elle justifie ces 41 %. Et invite les consommateurs à opter pour la distribution spécialisée. « Bien qu’ils soient globalement plus chers que ceux des grandes surfaces lorsque l’on prend en compte l’ensemble des produits bio, […] les prix s’y avèrent 19 % moins élevés sur les seuls fruits et légumes », affirme l’UFC.
Des taux de marge brute équivalent, selon la FCD
En 2017, l’UFC publiait une étude très similaire. En deux ans, la marge brute de la distribution sur les produits frais bio a diminué de « seulement » 6 %, calcule l’association. La Fédération du commerce et de la distribution (FCD) avait précisé, en 2017, que si les marges brutes « bio » étaient supérieures, elles étaient le fruit d’un « taux de marge brute » en moyenne équivalent en bio et en conventionnel. Le prix d’achat d’un fruit ou d’un légume bio, pour une GMS, étant plus élevé, le même taux de marge aboutit nécessairement à une marge plus grande. Plusieurs médias relèvent ainsi que, selon les données « 2019 » de l’UFC, le taux de marge brute bio moyen est même… moins élevé que celui du conventionnel (87 contre 93 %).
La FCD jugeait également la méthodologie de l’UFC « approximative », car ne prenant pas en compte certaines spécificités de la filière bio : frais de transports supplémentaires dus à des volumes moindres et limitant les économies d’échelle, conditionnement plus délicat pour les produits bio qui souvent ne sont pas en vrac. La FCD ne donnait toutefois aucun élément chiffré pour étayer cette réponse.