Grenelle 2, la pomme de la discorde
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C’est dans la nuit de vendredi 7 à samedi 8 mai que le volet agriculture du projet de loi Grenelle 2 a été soumis aux débats. Les députés ont achevé dans la matinée l’examen de cette « boîte à outils » pour atteindre les objectifs environnementaux fixés dans la loi Grenelle 1. L’opposition a dénoncé le manque de temps pour discuter pleinement certains articles. Le vote du texte par les députés et les explications de vote interviendront ce 11 mai dans l’après-midi. D’ores et déjà l’opposition dans son ensemble a fait savoir qu’elle ne soutiendra pas ce texte. L’accusant de perdre toute sa substance notamment sur le thème de l’éolien qui favoriserait les grands promoteurs au dépens des petits producteurs. Elle estime que sur le dossier des pesticides, le retrait des produits serait freiné par l’institution d’une évaluation socio-économique en complément de celle, scientifique, réalisée par l’Afssa. Du côté de la HVE, les Verts soulignent que ce n’est ni plus ni moins qu’une autre version de l’agriculture raisonnée. « Un leurre pour entraver le développement de l’agriculture biologique. » Quant à la trame verte et bleue, elle ne serait opposable qu’au niveau national. Le projet Grenelle 2 avait déjà été voté par le Sénat en octobre dernier et fera ensuite l’objet d’une Commission mixte paritaire. Réactions Dans un communiqué intitulé « Revanche des lobbies et déni de démocratie », le député vert de Paris Yves Cochet écrit que « la loi Grenelle 1 contenait des promesses et des incertitudes mais la loi Grenelle 2 est décevante ». Il reconnaît toutefois que le texte « traduit positivement certains engagements du processus Grenelle, notamment au titre des économies d’énergie dans le logement, de la réduction des déchets et pour le renforcement des plans de prévention des risques technologiques ». Mais selon lui, « le climat d’écolosepticisme de 2010 et la revanche des lobbies se sont traduits par des ambiguïtés, des régressions et des trahisons inacceptables ». A cet égard, il cite comme exemple « la mention haute valeur environnementale (HVE) des exploitations agricoles (qui) est finalement un leurre destiné à entraver la progression de l’agriculture biologique ».