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Grenelle : les propos de Nicolas Sarkozy sèment le trouble

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__Les agriculteurs demandaient une pause dans l’application des mesures agro-environnementales, les organisations écologistes réclamaient au contraire une accélération du processus du Grenelle de l’environnement.__ Nicolas Sarkozy a, semble-t-il, tranché en faveur des premiers. Au cours de la table ronde organisée le 6 mars au Salon de l’Agriculture, le président de la République s’est lâché : « l’environnement, ça commence à bien faire ! ». Le chef de l’État a annoncé dans la foulée la création d’un groupe de travail par les ministres de l’Agriculture et du Développement durable, « autour d’une nouvelle méthode d’analyse des mesures environnementales en agriculture », précisant à ce sujet : « sur les normes environnementales, je souhaite qu’on montre l’exemple mais qu’on avance en regardant ce que font les autres, parce que sinon il n’y aura plus d’éleveurs de porcs bientôt chez nous ». Les défenseurs de l’environnement voient dans ces propos une trahison présidentielle. Le groupe de travail ne devraient se pencher que sur des mesures coercitives, non actées. Par exemple la certification HVE qui est incitative et non obligatoire ne serait pas remise en question. J.P. La dirigeante des Verts, Cécile Duflot, a comparé le chef de l’État à Pinocchio. « Le nez du président de la République vient de s’allonger brutalement et de manière très notable, son masque vert est tombé, c’est-à-dire qu’il renie ses engagements et notamment les engagements pris lors du Grenelle », a-t-elle affirmé le 6 mars sur France Inter. La fédération France Nature Environnement (FNE) estime quant à elle que « c’est le retour du double langage : on commence par dire qu’on croit à une agriculture durable et quelques secondes plus tard on la démolit ». Jean-Louis Borloo a tenté de les rassurer le lendemain lors du Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI. « Le président de la République est dans le strict respect du Grenelle de l’environnement. Simplement, dans ce secteur d’activité qui est en crise (l’agriculture, Ndlr.), il n’est pas interdit de regarder tel ou tel problème particulier », a expliqué le ministre en charge de l’Écologie.