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Grippe aviaire : un million de palmipèdes abattus d'ici au 20 janvier

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Au 4 janvier, le ministère de l’Agriculture annonçait 89 foyers d’influenza aviaire H5N8 hautement pathogène en France, notamment dans le sud-ouest. Ce nouveau virus, non transmissible à l’homme, mais très agressif pour les élevages de volailles, se diffuse rapidement. Les membres du Conseil national d’orientation de la politique sanitaire ont validé une stratégie de dépeuplement le 4 janvier .

Les opérations de dépeuplement seront financées par l’État

« Un abattage de tous les palmipèdes en parcours extérieur dans une zone incluant une partie des départements du Gers, des Landes et des Hautes Pyrénées va être opéré », précise le ministère. Ne sont pas soumis à cette obligation les élevages qui répondent aux conditions de biosécurité réglementaire et qui ne commercialisent pas d’animaux vivants. Les autres palmipèdes élevés en bâtiments et les gallinacés ne sont pas concernés par l’abattage. Au total, près d’un million de bêtes, sur 150 communes, devraient être abattues d’ici au 20 janvier.

Un nouveau coup dur pour la filière qui se relève à peine de l’épisode de l’an passé. Devront suivre un nettoyage et une désinfection des bâtiments et des parcours. Le ministère précise que ces opérations de dépeuplement seront financées par l’État, de même que les pertes liées à l’arrêt de la production.

Des causes et des pistes

À Auch, devant la préfecture du Gers, des éleveurs et chasseurs se sont réunis le 5 janvier sous une bannière dénonçant la « mort de la filière » pour exprimer leur désarroi. La Confédération paysanne estime, dans un communiqué du même jour, qu’il faut remettre en cause ce qui a permis la propagation du virus, soit « l’industrialisation de la production ». Le Modef des Landes demande « d’engager une réflexion de fond sur l’avenir de la filière et notamment son industrialisation. » Objectif : réduire les transports et limiter la concentration des animaux en filière longue pendant la période hivernale.

Xavier Beulin, président de la FNSEA, se dit ouvert à de nouvelles solutions : « Des laboratoires travaillent à la vaccination dans l’œuf. Toute solution doit être étudiée… », a-t-il précisé lors de ses vœux à la presse le 4 janvier. « Le message crucial à passer, c’est que ces contaminations proviennent de la faune sauvage, a-t-il encore insisté. Il est important de le dire clairement, pour éviter de nouvelles accusations sur de prétendues pratiques de la filière avicole. »

Le virus s’étend dans toute l’Europe : la plateforme européenne d’épidémiosurveillance de santé animale recense quant à elle 19 pays européens touchés par le virus.

A.G. et S.Ay