Référence agro

Irrigants de France : l’enjeu stockage de l’eau est mieux compris

Le | Archives

«  Je maintiens que l’irrigation est un outil de gestion des risques pour la culture de maïs ! » Éric Frétillère, président des Irrigants de France, veut envoyer des signaux positifs aux maïsiculteurs : « la prise de conscience de l’opinion public et des politiques sur la nécessité d’avoir accès à l’eau en la stockant est grandissante. » En conclusion de l’assemblée générale d’Irrigants de France, qui s’est tenue le 23 novembre 2016 lors des Journées maïs à Avignon, il s’est appuyé sur les deux rapports sénatoriaux remis récemment, pour étayer ses propos.

Ces rapports interviennent alors que la directive cadre sur la loi sur l’eau est en cours de révision en vue de son renouvellement en 2022. Celui, présenté en juin, de la mission d’information de la délégation sénatoriale de la prospective et réalisé par les sénateurs Henri Tandonnet (Lot-et-Garonne) et Jean-Jacques Lozach (Creuse), dresse un bilan des différents usages de l’eau et des risques de pénuries associées tout en proposant des mesures. Celui du sénateur du Cher Rémi Pointereau, remis en juillet, analyse les conséquences de la loi sur l’eau.

Les sénateurs Tandonnet et Lozach soulignent le besoin d’une gestion plus pragmatique de l’eau en France avec une politique rééquilibrée. Leur rapport relève les atouts d’une irrigation de précision associée au développement des nouvelles technologies et prône la construction de retenues d’eau considérées comme des mesures « de bons sens ». Il dénonce une réglementation restrictive vis-à-vis des projets de retenues. Parmi les solutions pour améliorer la gouvernance de l’eau, jugée trop centralisée au niveau des services de l’État : proposer une approche plus souple favorisant une vision stratégique partagée entre acteurs. Dix ans après le vote de la loi, Rémi Pointereau estime qu’elle n’a pas permis d’anticiper les réalités du terrain et a complexifié le dispositif juridique. « Nous allons continuer à nous mobiliser sur ces questions de gestion de l’eau, a complété Éric Frétillère. Pour Daniel Peyraude, président de Maïz’Europ, « l’irrigation permet de répondre aux demandes des industriels, d’avoir des exploitations plus robustes grâce à une stabilité des rendements ».

Jean-Paul Renou, agronome expert maïs

« Irrigation : on fait bien le job ! »

Venu présenter le livre Dix clés pour comprendre l’irrigation en agriculture, paru aux éditions France agricole et réalisé avec Alix d’Armillé d’Irrigants de France, Jean-Paul Renou, spécialiste du maïs, a voulu contrer quelques idées reçues : « En France, 1800 m3/ha et par an sont utilisés pour l’irrigation alors que dans le monde, ce ratio monte à 7700 m3/ha/an. La France est le pays le plus efficient grâce à l’irrigation par aspersion laquelle concerne 90 % des surfaces. » La pression sur la ressource en eau est de 14 % en Asie, 4 % aux États-Unis, 1 % en Europe et 0,5 % en France.