La facture énergétique de la France s’est envolée en 2008

__La facture énergétique de la France a atteint 58,7 milliards d’euros en 2008, en progression de plus de 13 milliards sur un an (+29,4 %), selon une note publiée le 25 juin par le Service de l’observation et des statistiques (SOES) du Commissariat général au développement durable.__ Elle correspond à la production nette de la population active française en 7 jours de travail contre 5,5 en 2007. J.P. La facture énergétique a dépassé en 2008 le record établi en 1981, après le second choc pétrolier (55,1 milliards d’euros d’aujourd’hui). Mais elle pèse moins lourd qu’à l’époque sur l’économie puisqu’elle ne représente plus que 3 % du produit intérieur brut, contre 4,9 %. L’aggravation de la facture énergétique explique à elle seule l’aggravation du déficit extérieur français, note le SOES. Hors énergie, la balance commerciale serait légèrement excédentaire. Avec l’énergie, elle est déficitaire de 55,7 milliards. Les cours du pétrole ont poursuivi leur ascension au premier semestre 2008 pour tutoyer en juillet les 150 dollars le baril. Puis, la crise économique mondiale a cassé l’emballement de la demande et précipité l’effondrement des cours jusqu’à moins de 40 dollars le baril en décembre. L’évolution du dollar a quelque peu amorti les secousses : le cours du pétrole montait quand le billet vert faiblissait, et fléchissant lorsque le dollar se raffermissait. « En moyenne mensuelle, le cours du brent daté augmente ainsi de 45 % en dollars de janvier à juillet, puis s’effondre de 70 % de juillet à décembre. Exprimée en euro la variation est moins forte, avec une moyenne de 62,5 euros par baril en janvier qui passe à 84,5 euros en juillet (+ 35 %), puis une chute à 29,9 euros en décembre (-65 %) », souligne le SOES. Les prix du gaz et du charbon ont suivi une évolution semblable : hausse des prix mais aussi des volumes et donc, des quantités importées. Pour donner une idée des masses financières en jeu, la facture énergétique 2008 correspond à la production nette de la population active française en 7 jours de travail contre 5,5 en 2007.