La filière de la luzerne déshydratée va pouvoir vendre ses crédits de CO2
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__C’est le premier dossier français à aboutir dans le cadre des « projets domestiques » de valorisation du gaz carbonique.__ Jean-Louis Borloo a validé le 19 mars le programme de valorisation de crédits de CO2 de la filière luzerne déshydratée. Ce programme consiste pour seize usines coopératives de déshydratation et à leurs producteurs à vendre les tonnes de CO2 qui n’ont pas été émises dans l’atmosphère, grâce à des économies d’énergie et à l’utilisation d’énergies non fossiles. La filière devrait ainsi vendre 650 000 tonnes de CO2, au prix de 10,50 euros la tonne, soit un total de 6 825 000 euros. Ces crédits de CO2 seront vendus à 80 % à la Caisse des Dépôts, qui les cédera sur le marché des quotas, et à 20 % à l’électricien allemand RWE. Y.R. Le système des projets domestiques de CO2 consiste à mettre en œuvre des projets permettant de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) dans les secteurs économiques non couverts par le système européen d’échange des quotas de CO2 : agriculture, transport, traitement des déchets, entrepôts frigorifiques, bâtiments… Il repose sur un dispositif défini dans le protocole de Kyoto, appelé « Mise en œuvre conjointe » (MOC) qui met en relation deux acteurs : le développeur du projet et l’acheteur des crédits carbone. Il s’inscrit dans le calendrier du protocole de Kyoto : les réductions valorisables sont comptabilisées entre le 1er janvier 2008 et le 31 décembre 2012. Depuis 1980, la filière de la luzerne déshydratée a mis en œuvre des mesures d’économies d’énergie notables, avec plus de 40 % de diminution de consommation d’énergie fossile grâce à différents systèmes de préfanage, recyclage et récupération des calories. Un effort non négligeable lorsque l’on sait que l’énergie représente environ 35 % du coût de production de la luzerne.