La filière viande doit répondre au défi environnemental
Le | Archives
La filière viande doit répondre a des critiques sur son impact environnemental, et notamment dans la perspective d’une augmentation de la consommation de viande dans le monde. Ce thème a été largement débattu, lors du 19è congrès mondial de la viande qui s’est tenu à Paris du 4 au 6 juin. Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture, intervenant le 5 juin, a invité les professionnels à « intégrer le fait que la production animale a un rôle envers le défi environnemental », précisant, que « il faut réussir à faire comprendre qu’il y de la place pour la viande, que l’on soit 7 ou 9 milliards d’habitants dans le monde ». Préservation de la biodiversité naturelle Dacian Ciolos, Commissaire européen chargé de l’agriculture a indiqué le lendemain, « d’un côté, l’élevage (…) contribue à la préservation de la biodiversité naturelle et à l’entretien du territoire, (…) à la préservation des prairies et donc à la lutte contre le changement climatique et au maintien de la biodiversité. De l’autre côté, on entend les critiques sur l’impact environnemental de certains types d’élevages, en particulier avec la question de l’eau ou celle des changements d’affectation des terres. » L’élevage sera partie prenante de la politique de verdissement de la Pac. « Nous avons voulu à la fois reconnaître le rôle positif de l’élevage et encourager les éleveurs, poursuit-il. C’est une dimension fondamentale du verdissement et de la mise en avant des prairies permanentes. » Harmoniser le calcul des ACV Au-delà des déclarations politiques, des chercheurs tentent d’objectiver l’impact de l’élevage sur l’environnement et des démarches de progrès engagées par les exploitants, au travers des analyses de cycle de vie. Pour Steward Ledgard, chercheur néo-zélandais à AgResearch Limited, une harmonisation des méthodologies est indispensable notamment pour comptabiliser le stockage du carbone dans les prairies ou encore la production de co-produits. Quoiqu’il en soit, plus de la moitié des gaz à effets de serre de l’élevage provient des rejets de méthane par les animaux. « Or, le stockage du carbone dans le sol peut compenser 25 à 50 % du total des émissions de gaz à effet de serre », explique Jean-Baptiste Dollé, de l’Institut de l’élevage. Tous les professionnels présents ont insisté sur la nécessaire harmonisation des règles environnementales, sanitaires et de bien-être animal au niveau international. * Paris Meat Congress est une société française créée conjointement par Inaporc et Interbev en vue d’assurer l’organisation d’événements relatifs aux secteurs de la viande Photo : Saidou/Min.Agri.fr