La taxe carbone renvoyée aux calendes européennes
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__François Fillon a annoncé le 23 mars, que la taxe carbone, initialement prévue pour le 1er juillet, devait se faire au niveau européen, ou ne pas se faire, ceci afin de pas nuire à la « compétitivité » des entreprises.__ Mais qui dit Europe, dit négociations interminables et un probable enterrement de cette mesure emblématique que Nicolas Sarkozy qualifiait il y a quelques mois encore de « choix historique ». Michel Rocard qui a présidé la conférence d’experts sur la création d’une taxe carbone « regrette vivement » cette décision, tandis que Chantal Jouanno, secrétaire d’État à l’Écologie, se dit « désespérée ». J.P. Malgré son désaccord, Chantal Jouanno a toutefois exclu de démissionner. Le 24 mars, devant les micros de RTL, elle a réaffirmé, que la mise en place d’une taxe carbone en France ne devait pas dépendre d’une démarche identique au niveau européen. « Les deux sujets n’ont pas à être liés. Il y a plusieurs pays européens qui ont mis en place une taxe carbone, qui économiquement ne s’en portent pas plus mal, loin de là », a expliqué la secrétaire d’État à l’Écologie, tout en concédant que la réforme avait été mal expliquée. « Il faut qu’on balaye devant notre porte. Cette réforme n’était pas comprise, n’était pas acceptée, cela c’est clair », a-t-elle admis. __Une décision de sagesse__ %% % Pour Jean-Michel Lemétayer, président de la FNSEA, la décision du report sine die de la taxe carbone est en revanche « sage ». Et de poursuivre : « Nous ne pouvions pas accepter une taxe payée par les producteurs français que n’auraient pas à payer nos propres partenaires et concurrents européens. On n’a jamais été opposé à une fiscalité verte dès lors qu’elle serait européenne. (…) Si un jour il y a la même taxe carbone pour tous les Européens, on en prendra acte ». Le directeur général de l’Union des industries chimiques, Jean Pelin, a quant à lui estimé : « Ce n’est pas parce que la taxe carbone, qui était en fait une pénalité économique supplémentaire, est apparemment enterrée que les industriels ne sont pas responsables en terme d’émissions de gaz à effet de serre ». Se disant « perplexe » sur la création d’une taxe carbone au niveau européen, il a par ailleurs rappelé que l’industrie chimique française avait réduit ses émissions de gaz à effet de serre de 45 % de 1990 à 2005 et comptait encore les réduire de 25 % d’ici à 2020.