« Le marché du biodiesel devrait progresser jusqu’en 2020 », Jean-Philippe Puig, Avril
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Jusqu’aux premiers mois de 2018, l’importation de biodiesel Argentin handicapait le développement de Saipol, filiale du groupe Avril « dont certaines usines ont été mises, par séquence, au chômage technique », rappelle Arnaud Rousseau, président d’Avril gestion, lors d’un bilan du groupe pour l’année 2018, le 4 juin 2019 à Paris. Le contexte s’est finalement décanté dans le bon sens. L’Europe a serré les vis sur cette source de biodiesel, tandis que le marché communautaire a connu une croissance de 1,5 Mt sur l’année.
Avril mise gros sur l’Oleo100
La directive Red II devrait valider le taux d’intégration de biodiesel à 7 % dans le diesel, un taux qui n’est pas encore atteint dans tous les États membres. « Ces pays auront besoin de biodiesel. De plus, si les politiques préconisent un bannissement progressif des véhicules diesel, ceux qui circulent aujourd’hui ont une durée de vie qui peut aller jusqu’à 10 ou 15 ans. Sans parler des flottes de camions et bus qui continueront à rouler au diesel. Nous imaginons que ce marché continuera de progresser jusqu’à 2020, avant de décliner progressivement », juge Jean-Philippe Puig. Sur ce segment de marché, Avril mise avant tout sur l’Oléo100, agrocarburant « 100 % colza français », dont le profil très qualitatif l’exonère d’une concurrence extra-européenne moins chère. Avril espère en écouler 200 000 tonnes dans les cinq ans.
Ovoproduit, « pas d’annonce » concernant les conditions d’élevage
Ce contexte a contribué, après des années 2016 et 2017 difficiles, au rebond global du groupe Avril sur 2018. L’Ebitda du groupe, équivalent approximatif de l’excédent brut d’exploitation, s’élève à 154 M€, contre 122 M€ en 2017 (+27 %), avec un bénéfice net de 16 millions d’euros, contre une perte de 56 millions l’année précédente. Le chiffre d’affaires s’établit à 6,1 milliards d’euros. « Des chiffres intéressants pour le groupe, pour sa résilience », veut croire Jean-Philippe Puig, gérant de la SCA Avril.
Les dirigeants d’Avril ont évoqué d’autres dossiers. Concernant la production d’œuf coquilles, la filiale Matines avance dans sa transition vers les œufs « alternatifs », mais pour les ovoproduits, c’est plus compliqué. « D’onéreuses mises aux normes ont été consenties par des producteurs au début des années 2010. Pour eux, changer de système signifierait cessation de paiement ! insiste Arnaud Rousseau. Nous ne ferons pas d’annonce avant d’avoir trouvé une solution responsable. »