Le ministère des Affaires étrangères réunit des experts autour du défi alimentaire
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La diplomatie française s’intéresse à l’agriculture. En présence du secrétaire d’État auprès du ministre des Affaires étrangères, Jean-Baptiste Lemoyne, et du directeur général de la FAO, José Graziano da Silva, des spécialistes des questions agricoles ont débattu sur le futur de l’agriculture française, le 5 juillet à Paris, au ministère de l’Europe. Leur but : trouver un modèle qui permette de nourrir la planète.
Devant une salle comble, les intervenants au colloque, co-organisé par le club Demeter, ont esquissé leur vision de l’agriculture de demain. Pour Marion Guillou, présidente d'Agreenium, le constat reste positif. « Le consommateur français commence à être prêt à payer les pratiques agroécologiques », affirme la dirigeante de l’Institut agronomique, vétérinaire et forestier de France.
Carbone et agriculture biologique
Un soutien à l’agroécologie partagé par Sébastien Treyer, directeur des programmes de l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri) : « L’Europe a besoin d’affirmer plus fort son soutien au multilatéralisme en mettant l’accent sur le développement durable et l’Accord de Paris ». Sébastien Treyer admet qu’il faudra « des transformations profondes du secteur agricole si on veut atteindre la neutralité carbone » avec une forte montée en gamme à travers l’agriculture biologique.
« Le bio va représenter 15 % à 2025, mais il reste 85 % de la demande à satisfaire ». À contrepied d’une vision tout-bio, Thierry Blandinières, directeur général d’InVivo, prône une augmentation des rendements face à l’augmentation de l’offre en provenance de Russie et d’Argentine. « À dix ans, nous n’aurons pas d’augmentation des prix des céréales », explique-t-il souhaitant que la société donne « un revenu décent à l’agriculteur pour qu’il puisse investir ».
Le big data en question
Un revenu supplémentaire qui pourrait venir des avancées technologiques. C’est en tout cas ce qu’a avancé Claudia Rössler, directrice des divisions chimie et agriculture de Microsoft : « L’objectif est de tirer de la valeur des données et de faire profiter les petits fermiers des avancées technologiques. Cela nécessite le partage de données par tous de la fourche à la fourchette. » Cette agriculture de l’information reste bloquée par des problèmes de confiance, estime toutefois Claudia Rössler.