Annoncée depuis un an, la filière tritordeum française est devenue une réalité commerciale. Agrasys, la société espagnole qui a créé en 2013 cette céréale en croisant une orge sauvage avec du blé dur, était présente à la 67^e édition des journées techniques des industries céréalières (JTIC), les 9 et 10 novembre 2016 à Paris. À ses côtés, la société AGRI OBTENTIONS, en charge de la multiplication, de la production et de la vente des semences et du grain en France.

« C’est une céréale qui s’adapte bien à la zone sud France grâce à sa bonne tolérance aux stress thermiques et hydriques », affirme Maxime Sergent, ingénieur développement chez Agri Obtentions. Le tritordeum, robuste, nécessite peu de traitements phytosanitaires. Et constitue de ce fait une culture propice à l’agriculture durable.

50 % des surfaces cultivées lors de la prochaine campagne le seront en bio, soit 30 % de plus qu’en 2015. Autre argument souligné : ses caractéristiques nutritionnelles. Le tritordeum contient en effet plus de lutéine, d’acide oléique et de fibres que le blé, ce qui lui confère des propriétés de protection aux rayons UV et de réduction du risque de maladies cardiovasculaires.

Premiers accords et lancements commerciaux réalisés

Onze sociétés sont actuellement impliquées dans la mise en place et le développement de la filière tritordeum française. Parmi elles, quatre coopératives*, des fabricants d’ingrédients et de produits finis, et le courtier Thierry Hache, qui intervient pour sécuriser les contrats d’achat et de vente des semences et du grain.

Agrasys a également conclu des accords avec deux moulins français : Dupupy Couturier et Decollogne. De premiers lancements commerciaux ont déjà eu lieu, parmi lesquels le pain frais biologique de tritordeum, développé par l’ETS Moulin depuis septembre 2016, ou encore le levain déshydraté de tritordeum biologique créé par Böcker France.

Côté production, 160 hectares sont dédiés cette année en France à cette céréale, contre 40 hectares l’an passé. Le tritordeum est également cultivé en Espagne, en Turquie et en Italie pour un total de 1300 hectares en Europe.

* François Cholat, Coop de Mansle, Dromoise de Céréales et le groupe Dauphinoise.