Les méthaniseurs jouent la carte de l’adaptation (Sima)
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Alors que l’Association des agriculteurs méthanisateurs de France (AAMF) dressait en décembre un panorama plutôt sombre de la filière, déplorant notamment une rentabilité moins grande que prévue dans de nombreux cas, le secteur, présent au Sima, cherche des solutions. Plusieurs exposants admettent que l’espace dédié à la méthanisation sur le Salon est moins vaste que précédemment. « Alors que nous pensions avoir un hall dédié complet, certains fabricants ont fait le choix de ne pas venir, reconnait-on du côté de MT Energie France. Mais il est difficile de dire si c’est une véritable tendance. » Serait-ce lié au contexte morose dépeint par l’AAMF ? A en croire les exposants, le tableau n’est pas si noir. Sur le stand de PlanET Biogaz France, on relativise : « Sur nos 19 unités, une seule n’est pas rentable, et ce n’est pas pour des raisons techniques, mais plutôt lié à un contexte particulier. » Chez Naskéo, on n’écarte pas l’hypothèse d’une AAMF volontairement alarmiste à des fins politiques : « Pour autant, leurs demandes, à savoir un appel à revoir les tarifs et à accélérer la valorisation des digestats, ne sont pas erronées. Ce sont les vrais leviers de développement, car les bureaux d’étude et les concepteurs sont déjà engagés dans la réduction de leur prix, indispensable pour élargir le marché. » Parmi les inquiétudes de l’AAMF, on trouve notamment le constat de frais d’entretien et de maintenance souvent sous-estimés. « C’est surtout vrai pour la méthanisation en phase liquide, qui sollicite énormément le matériel et nécessite le remplacement régulier des mélangeurs, des pompes… Notre travail est de travailler en permanence les business plans que l’on propose en fonction de l’expérience accumulée », précise-t-on du côté de Naskéo. Autre piste de travail, explorée par PlanET Biogaz France : le broyeur à marteaux, pour préparer la matière fibreuse. Cette nouveauté traite ce type de gisement (et notamment les matières pailleuses dans le cas des unités françaises) pour faciliter la digestion. Bénéfices identifiés : des temps de séjour en cuve plus courts, donc des ouvrages moins grands, et jusqu’à 30 % de biogaz en plus sur certains effluents. Cette nouveauté s’adapte pour les gisements à partir de 4000 tonnes de matières fibreuses traitées par an.