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Les protéines végétales, un enjeu environnemental

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Le potentiel des plantes riches en protéines n’est pas suffisamment exploité en France. Or, l’ensemble du territoire est concerné par les enjeux politiques, économiques et agro-environnementaux des protéines végétales. C’est le constat annoncé par la filière le 25 janvier 2012, à l’occasion de la journée consacrée à l’avenir des plantes riches en protéine. Pierre Cuypers, le président de l’Unip, l’interprofession des plantes riches en protéines, a souligné la « volonté de proximité des décideurs » de l’ensemble des professions lin oléagineux, luzerne, protéagineux et soja. Des incohérences politiques Malgré le contexte déficitaire, la Politique agricole commune (PAC) aurait « gravement hypothéqué l’avenir des plantes riches en protéines  », c’est ce qu’indique le Manifeste de soutien rédigé par la Fédération française des producteurs d’oléo-protéagineux, et l’Association des producteurs de lin. Ces derniers déplorent un découplage total des aides, dès 2012, pour des cultures qui « ne peuvent être mises sur un pied d’égalité avec les grandes cultures traditionnelles ». Cela pose également la question des cultures de soja importées qui se font aux dépends de zones forestières, ou qui sont OGM. Le sénateur de Haute-Garonne, Alain Chatillon, s’étonne de l’incohérence des politiques en place, qui autorisent l’import d’OGM mais pas leur production, et le député Antoine Herth dénonce « l’amalgame OGM-sélection variétale » qui revient souvent dans les discours. D’après le député Charles de Courson, c’est un « problème différentiel de prix » qui freine le développement des filières lin, luzerne, soja et protéagineux. La PAC n’a pas su rendre compétitive cette activité, et la situation s’empire avec la perspective du découplage intégral. Une solution a été suggérée : rémunérer les services environnementaux rendus par ces productions, en mesurant la qualité de l’eau et les émissions de CO2. Seul le paramètre biodiversité semble plus difficile à quantifier. Un puissant enjeu environnemental La France est largement déficitaire en protéines végétales : elle dépend de ses importations à raison de 50 %. Or les plantes riches en protéines montrent un intérêt certain sur le plan environnemental : elles captent l’azote atmosphérique et sont donc beaucoup moins exigeantes en intrants. Il s’agit d’espèces plus résistantes face aux ravageurs, et présentant un intérêt dans la conservation de la biodiversité. L’introduction de ces cultures permet une diversification des assolements, et rallonge la période de rotation, rompant ainsi les cycles des maladies. La filière française des plantes riches en protéines espère tendre vers une autosuffisance à 85 % en France, avec l’aide financière de l’Etat. L.A.