Les ventes d’antibiotiques ont augmenté de plus de 11 % en 2014
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Les ventes d’antibiotiques à usage vétérinaire ont augmenté de 11,8 % en 2014, à 781,5 tonnes. Un mauvais résultat diffusé le 2 novembre par l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) à l’occasion de la journée européenne sur l’antibiorésistance. Pourtant, en 2013, les quantités vendues n’avaient jamais été aussi basses depuis 1999, à 699 tonnes. Pour l’Anses, cette hausse est imputable à un effet de stockage des distributeurs ou des praticiens, qui ont anticipé la mise en œuvre de la loi d’avenir agricole. Cette dernière met fin aux rabais et remises au 1er janvier 2015. L’ANMV (l’Agence nationale du médicament vétérinaire), qui a réalisé le bilan, a indiqué qu’elle prendra en compte les ventes de 2014 et 2015 dans le rapport 2016, afin de lisser un éventuel phénomène de stockage. Les antibiotiques critiquent en baisse Note plus positive : les résultats sur les antibiotiques critiques montrent une baisse de l’exposition aux céphalosporines de troisième et quatrième générations et aux fluoroquinolones, respectivement de 12 % et de 3,5 % par rapport à 2013. Ces familles sont considérées comme importantes en médecine humaine. Entre 2013 et 2014, l’exposition aux céphalosporines de troisième et quatrième générations a diminué de 11,7 % chez les bovins et de 36,8 % chez les porcins. Concernant les fluoroquinolones, toutes espèces animales confondues, l’exposition est en baisse de 3,5 % : elle a augmenté chez les volailles (+ 21,5 %), diminué chez les bovins (- 7,9 %) et chez les porcins (- 3,0 %). La résistance, à géométrie variable La résistance aux antibiotiques tend à fléchir. Les résultats du réseau d’épidémiosurveillance de l’antibiorésistance des bactéries pathogènes animales (Résapath), animé par l’Anses de Lyon et de Ploufragan, le confirment. Pour les céphalosporines de troisième et quatrième générations, une décroissance importante est observée chez les poules et poulets (22,5 % en 2010, 5,1 % en 2014), porcs et dindes. En revanche, une hausse des résistances est constatée chez les veaux. Les phénomènes de multirésistances, en baisse, varient selon les espèces : elles sont plus élevées chez les bovins et les porcs que dans les filières avicoles. Le Résapath a continué de se développer en 2014 : 69 laboratoires y adhèrent (67 en 2013) et 36 989 antibiogrammes ont été collectés (33 428 en 2013). Des efforts restent à fournir. La loi d’avenir pour l’agriculture a fixé comme objectif une diminution de l’utilisation des céphalosporines et des fluoroquinolones de 25 % en trois ans, en prenant comme référence l’année 2013.