L’Europe engage le grand marchandage sur son paquet climat…
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Les ministres de l’Environnement de l’Union européenne ont entamé lundi 20 octobre les négociations sur le paquet climat dont l’objectif est de réduire de 20 % les émissions de gaz à effet de serre et de réaliser 20 % d’économies d’énergie par rapport à leurs niveaux de 1990, ainsi que de parvenir à 20 % d’énergies renouvelables dans la consommation, le tout à l’horizon 2020. « Il y a une volonté très forte des États d’intensifier le travail pour arriver à un accord avant la fin de l’année », a assuré le ministre français Jean-Louis Borloo qui présidait la réunion. Pour réaliser ce triple objectif de « 3 fois 20 », l’industrie lourde de l’Union doit réduire de 21 % ses émissions de CO2 par rapport à leurs niveaux de 2005 et chaque pays doit remplir des objectifs nationaux visant à réduire de 10 % les émissions dans les transports, l’agriculture, le chauffage pour les bâtiments et les déchets. L’Allemagne conteste cependant la mise aux enchères de chaque tonne de CO2 émise par l’industrie lourde à compter du 1er janvier 2013. Berlin demande la gratuité totale pour les émissions de C02 des secteurs de l’acier, de la chimie de base, du ciment et de la chaux - quatre secteurs à l’origine de 67 % des émissions allemandes de CO2. L’Allemagne, appuyée par l’Autriche, souhaite en outre que les autres secteurs industriels gros consommateurs d’énergie comme le papier, le verre ou le béton ne soient soumis au système des enchères que pour 20 % de leurs émissions au maximum. Berlin accepte en revanche l’application intégrale du principe du pollueur-payeur dès 2013 pour les producteurs d’électricité, mais cela pose problème aux pays dont les centrales fonctionnent au charbon. La Pologne, la République tchèque, l’Estonie, la Lituanie, Chypre, Malte, l’Italie et dans une certaine mesure la Hongrie demandent des « dérogations » pour leurs centrales. La Commission européenne est prête à étudier les demandes de ces pays, mais à charge pour eux de « prouver », chiffres à l’appui, la justesse de leurs demandes. Mardi 21 octobre, lors de son intervention devant le Parlement européen, le président en exercice de l’Union, Nicolas Sarkozy, a indiqué qu’il fallait « trouver les voies et les moyens de la flexibilité en respectant les deux lignes rouges, le respect des objectifs et le respect du calendrier ».