Référence agro

Lexagri International : centraliser les data réglementaires agricoles au niveau mondial

Le | Archives

C’est un projet ambitieux : mettre en place un système international centralisant les données réglementaires liées aux semences, phyto et fertilisants. C’est l’objectif que se fixe Lexagri International, une société qui devrait voir le jour en 2018. L’annonce en a été faite le 19 octobre, lors d’un colloque dédié, organisé près de Genève par les responsables de deux sociétés spécialisées de la data agricoles : Lexagri et Agrobase-Logigram.

Cette dernière centralise aujourd’hui ce type de données pour 80 pays. De quoi mesurer la nécessité de les homogénéiser : « Certains pays ont des bases de données très performantes, d’autres fonctionnent sur la base de fichiers excel, et dans certains cas, les seuls éléments de références sont des photos des emballages, témoigne Fritz Schuster, fondateur d’Agrobas-Logigram. Avec des actualisations qui peuvent prendre jusqu’à un an. »

Traçabilité et transparence

La disparité des informations proposées aux utilisateurs d’un pays à l’autre fonde l’une des polémiques liées au Roundup. La traçabilité des produits a été soulevée par le scandale des « œufs au fipronil », cet été. Lexagri International entend marquer une avancée vers la transparence à l’échelle mondiale. « L’agriculture est un secteur mondialisé qui nécessite des outils mondialisés, confirme Denis Larivière, fondateur de Lexagri, autre partie prenante du projet. Les intrants sont indispensables pour nourrir la population mondiale. On ne pourra pas s’en passer, mais on peut rendre leur utilisation plus claire aux yeux de la société. »

Phytodata, le système français comme modèle

Le système français de gestion des data réglementaires, dont Lexagri est le prestataire, fait figure de référence. « Phytodata a demandé beaucoup de travail et de compétence, mais il est aujourd’hui un outil incontournable », témoigne Pierre-Yves Busschaert, responsable des affaires économiques de l’Union des industries de la protection des plantes. L’idée serait de dupliquer ce modèle dans chaque pays.

Deux journées d’échanges, les 19 et 20 octobre, ont permis à Lexagri et Agrobase-Logigram de questionner les responsables de plusieurs grandes firmes sur l’intérêt d’un tel outil, mais aussi de jauger les freins potentiels de leur participation à un tel projet. Ceux-ci se montrent intéressés, mais prudents, soulignant la quantité de travail nécessaire à une telle démarche. La contribution des firmes est pourtant essentielle au modèle Phytodata : ce sont elles qui remplissent la base, garantissant la fiabilité de l’outil. Lexagri International n’en sera pas moins complètement indépendant, précise Denis Larivière : « Le modèle économique s’appuiera sur la prestation de service pour les firmes, qui seront des partenaires. »

Lexagri met à disposition des lecteurs de Référence Environnement sa base de données dédiée aux produits de biocontrôle et aux biostimulants. Consulter notre boite à outils

Enregistrer