L’innovation variétale, indispensable pour l’agro-écologie selon l’AFBV

«  Le mot  »génétique«  n’est pas mentionné une seule fois dans la loi d’avenir agricole. » Le constat est signé Marc Fellous, président de l’Association française des biotechnologies végétales (AFBV), en marge du colloque “Le biotechnologies au service de l’agro-écologie”, le 2 octobre. « Au-delà de la transgénèse, ou même de la mutagénèse, c’est l’ensemble des progrès génétiques dans la filière semence qui est tabou  », regrette-t-il, déplorant les prises de positions « plus idéologiques que scientifiques » sur ce thème. Le président de l’AFBV veut croire que la tendance peut changer. Il s’appuie notamment sur la dernière lettre du CGAAER, qui indique que les biotechnologies sont « potentiellement une ressource pour tous les types d’agriculture, notamment l’agriculture durable, économe en intrants. » L’innovation a des services à rendre à l’agro-écologie Persuadé que l’innovation variétale est indispensable pour l’agro-écologie, André Gallais, professeur honoraire à AgroParisTech, estime nécessaire d’accélérer le rythme des innovations variétales, notamment grâce aux biotechnologies. Le colloque a été l’occasion de mettre en avant certaines avancées dans ce domaine. En combinant les travaux de plusieurs disciplines en recherche végétale, il est maintenant possible d’obtenir une vision globale et intégrée des différentes étapes de l’absorption, l’assimilation et le recyclage de l’azote. Des avancées qui laissent entrevoir des perspectives d’amélioration de l’efficacité d’utilisation de l’azote des cultures, plus particulièrement chez le maïs, afin de les sélectionner moins exigeantes en engrais de synthèse. L’innovation variétale présente d’autres intérêts dans le cadre de l’agro-écologie qui prône un allongement des rotations, la diversification des cultures et l’insertion de nouvelles espèces dans les systèmes de cultures… à condition de trouver un moyen de générer de la valeur ajoutée pour ces nouvelles cultures. Selon Xavier Pinochet, responsable du département Méthode et technologies innovantes du Cetiom, de nouvelles espèces oléagineuses travaillées spécifiquement et combinées à l’agronomie ont ainsi permis de coloniser de nouveaux débouchés.