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Loi d’avenir agricole : La Fnab veut aller plus loin

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A la veille de l’examen du projet de loi d’avenir agricole par le Sénat, Référence-environnement.com fait le point avec Stéphanie Pageot, présidente de la Fnab, la Fédération nationale d’agriculture biologique, sur ce que contient le texte en matière d’agriculture biologique : foncier, gouvernance, biodiversité, alternatives aux pesticides. « Le projet agro-écologique va dans le sens de l’agriculture biologique, notamment en termes d’autonomie des exploitations agricoles et d’amélioration sociale en tenant compte de la main d’œuvre. Mais il ne va évidemment pas assez loin, selon nous. Sur l’aspect foncier, certains articles (art L 142-5-1 et L 142-5-2) indiquent que les terres en agriculture biologique doivent pouvoir rester en bio, même si le propriétaire change. En effet, pour être en cohérence avec les aides publiques qui ont été perçues afin que ces terres passent en bio, il faut absolument maintenir ces terres en production biologique. Nous aurions voulu aller plus loin dans le pouvoir donné à la Commission départementale de la préservation des espaces naturels, agricoles et forestiers (art L 112-1-1). Nous avons d’ailleurs porté notre proposition le 31 mars au ministère de l’Agriculture avec trois autres organisations agricoles. Nous avons défendu le fait que la société civile fasse davantage partie des organes de gouvernance des organisations agricoles (art L 141-6-I). Ce qui nous semble un bon point pour ne pas rester entre agriculteurs et répondre aux enjeux sociétaux en termes de préservation de l’eau, de la biodiversité, de la santé. Nous sommes toutefois déçus des dérogations accordées en matière de publicité sur les pesticides. Par ailleurs, les PNPP, préparations naturelles peu préoccupantes, n’ont toujours pas de cadre législatif adapté et doivent passer par une autorisation de mise sur le marché. Or, elles concourent à réduire les pesticides. Les exploitants qui les utilisent sont très rapidement hors la loi. »