Plus de 100 produits de biocontrôle sont dans les cartons des membres d’IBMA, l’association française des fabricants de produits de biocontrôle, a indiqué la structure lors de son colloque annuel le 30 janvier à Paris. Une quinzaine de nouveautés devraient arriver sur le marché en 2018, une vingtaine entre 2019 et 2020, puis une cinquantaine à partir de 2021. Les fruits, légumes et la vigne arrivent en tête des cultures concernées. 40 produits visent de nouvelles substances.

Entre 2015 et 2016, le marché a augmenté de 25 % pour atteindre 110 millions d’euros en France, a rappelé Stéphane Travert, présent au colloque. La liste officielle des produits de biocontrôle, réactualisée le 25 janvier 2018, compte 421 produits, soit 106 de plus qu’en 2016.

Le levier du crédit impôt recherche

Pourtant, derrière les bons résultats affichés, ces solutions peinent à décoller. Elles ne représentent que 5 % du marché de la protection des plantes. Loin derrière l’objectif affiché du secteur à 15 %. Et l’absence d’innovations pour les grandes cultures est patente. Pour que ces produits se développent, les acteurs sont unanimes : il faut des moyens supplémentaires pour la recherche, afin de découvrir de nouvelles substances et mettre au point des méthodes d’évaluation de la performance plus adaptées. « Nous demandons que la recherche en la matière puisse bénéficier du crédit impôt recherche avec un taux majoré de 60 %, insiste Antoine Meyer, président d’IBMA France. Nous en avons parlé lors des États généraux de l’alimentation et aux députés. »

Réduire l’usage des pesticides

La demande trouvera-t-elle un écho favorable dans les services du ministère de l’Agriculture ? Stéphane Travert a montré ces ambitions pour le secteur. « Le biocontrôle est une des solutions les plus durables pour réduire les usages de pesticides, a affirmé le ministre. Le retrait des substances les plus préoccupantes ouvre des perspectives. » Mais cela ne saurait suffire, selon les professionnels du secteur.