Méthanisation, deux cahiers des charges élargissent les possibilités de valoriser les digestats
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Pour la filière méthanisation, la sortie des digestats du statut de déchet est un enjeu important. Elle offre aux méthaniseurs une voie de valorisation pour la matière digérée issue de leur installation. Le ministère de l’Agriculture annonce la publication au Journal officiel, le 22 septembre, d’un arrêté validant deux cahiers des charges simplifiant la gestion de l’épandage des digestats, étape indispensable avant leur possible mise en marché. Une consultation publique avait été menée sur mai et juin.
Une centaine d’unités concernées par ces deux cahiers des charges
Ils portent notamment sur la nature des matières premières utilisées dans les unités. « DigAgri 2 » pose les conditions pour qualifier les digestats issus de la méthanisation par voie sèche. « Trente à quarante unités sont concernées, estime Aurélien Lugardon, porte-parole du think tank France Biométhane. » « DigAgri 3 » concerne les installations plus industrielles fonctionnant à base de sous-produits animaux, soit « quelques dizaines d’unités », selon Aurélien Lugardon, pour qui ces deux cahiers des charges amènent davantage d’équité entre les différentes filières de méthanisation.
Quelque 300 installations encore sans solution
France Biométhane voit en ces cahiers des charges une « belle simplification » pour les filières concernées. « Le premier cahier des charges, validé en 2017, était une réelle avancée, même s’il posait beaucoup de conditions, analyse Aurélien Lugardon. Il est de ce fait difficile de dire précisément le nombre d’unités qu’il concerne aujourd’hui. En cumulant les trois cahiers des charges actuels, c’est environ 500 des 800 installations françaises qui peuvent valoriser leur digestat en tant que fertilisant. »
Mais le think tank aimerait que l’ensemble du parc français puisse bénéficier de tels cahiers des charges. La structure doit publier un livre blanc sous peu, incitant les pouvoirs publics à légiférer dans ce sens. « Pour le moment, l’origine animale du gisement est incontournable pour valoriser les digestats, illustre Aurélien Lugardon. Or, une centaine de projets fonctionnent à base de matière 100 % végétale. » France Biométhane souhaite une harmonisation des dispositifs au-delà des digestats, notamment concernant le cadre fiscal, hétérogène selon les modes de production.