Méthanisation, une place à prendre pour l’agriculture
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En France, le secteur de la méthanisation émerge tout juste, avec moins de 3 % de la production d’énergie primaire renouvelable, selon les chiffres publiés par le syndicat des énergies renouvelables, SNR, à l’occasion du colloque national biogaz le 13 septembre au Space à Rennes. Le secteur agricole est presque absent : il pèse 3 % de la filière, avec 48 installations en 2011. L’Ademe veut favoriser l’agriculture Avec l’objectif de 23 % d’énergies renouvelables en 2020 dans la consommation finale d’énergie, la filière devrait émerger. « Dans le cadre du pacte électrique breton pour 2020, nous devrons passer de 50 à 100 installations de méthanisation par an », reconnait Gilles Petitjean, directeur de l’Ademe Bretagne. Reste à savoir quels types d’unités seront favorisés et quelle place l’agriculture tiendra ? « Nous pensons plutôt à des installations proches du monde agricole, en association avec des industriels, répond Gilles Petitjean. Et ce dans une logique de diversification des activités agricoles. » Une bonne nouvelle donc pour le secteur agricole, qui pourrait bénéficier de l’essor du biogaz. Toutefois, l’Ademe insiste sur le fait que la filière se donne les moyens de ne plus bénéficier de soutien public, en organisant l’offre industrielle et en valorisant mieux le digestat . Un engagement à long terme Si Coop de France reconnaît que la méthanisation fait partie intégrante de l’économie circulaire, évitant le gaspillage et valorisant les déchets, la structure insiste sur l’investissement. « Si on s’engage pour vingt ans, l’agriculteur aura-t-il toujours les mêmes productions animales », s’interroge Jean-Marie Gabillaud, président de la commission développement durable de Coop de France. Quoiqu’il en soit, les installations de méthanisation dynamise l’économie locale, comme l’a rappelé Olivier Bertrand, chef du département Bioénergies au SNR. Il serait dommage que l’agriculture passe à côté.