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Millesime Bio : le paradoxe économique pour le secteur viticole

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Avec 4 800 visiteurs durant trois jours, le salon international Millésime Bio qui s’est déroulé du 26 au 28 janvier à Montpellier, a enregistré une hausse de 13 % de sa fréquentation par rapport à 2014. « Cela confirme notre place de leader dans le secteur des vins bio », déclare Patrick Guiraud, le président du salon et de Sudvinbio, l’interprofession des vins bio du Languedoc-Roussillon.
La progression du nombre d’exposants ne suit pas la même courbe. Seule une dizaine de producteurs supplémentaires ont fait leur entrée sur le salon qui totalise 800 exposants. « Nous avons souhaité maintenir un ratio visiteurs/exposants satisfaisant pour les producteurs », explique l’organisateur.
Cette évolution fait écho à une des réalités du terrain. Depuis 2012, la surface du vignoble bio a cessé de croître en France alors qu’elle avait triplé entre 2007 et 2012 pour atteindre 64 610 hectares, indique l’Agence Bio. Dans le même temps, le chiffre d’affaires du secteur progresse grâce à l’augmentation de la consommation. En 2013, il était de 503 millions d’euros, soit une croissance de 22 % en un an.
Décalage entre marché et surfaces en bio
C’est le paradoxe de la filière : « il y a un décalage entre la croissance du marché et les surfaces en bio », constate Marjorie Deroi, du ministère de l’Agriculture, lors d’une conférence au salon. Toutes productions agricoles confondues, « on note qu’en Europe les surfaces ont doublé alors que le marché a quadruplé dans le même temps ». Ce décalage est l’une des raisons qui motive l’actuelle révision de la réglementation bio européenne prévue pour entrer en application au 1er janvier 2018, explique-t-elle.
En attendant, l’actuelle réglementation communautaire pourrait « lever certaines impasses techniques en matière de vinification biologique », suite aux propositions faites le 4 décembre par le Comité national de l’agriculture biologique (CNAB) de l’Inao, indique Yves Dietrich, du CNAB, lors de cette conférence. La principale proposition concerne les traitements thermiques afin de « légitimer la flash-pasteurisation ». Maria Galli