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« Nos paysans sont plus résilients sur le court terme », Vincent Dulong, directeur de la FNCivam

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Faire le point sur la transition vers l’agro-écologie, tel était l’objectif de la réunion du 29 mars 2016, organisé par Stéphane Le Foll. Il a reçu les représentants du réseau des Centres d’initiatives pour valoriser l’agriculture et le milieu rural (Civam), de la fédération nationale des coopératives d’utilisation de matériel agricole (FNCuma), de l’Institut de l’agriculture durable (IAD) et des réseaux de ressources agricole et rural (Trame). « Le groupe est rassurant » « Nous allons nous revoir dans une semaine », explique Vincent Dulong, directeur de la FNCivam. Il estime que l’agro-écologie est le tournant que doivent prendre tous les agriculteurs. « Nos paysans sont aujourd’hui plus résilients sur le court terme, la crise impacte différemment les systèmes agricoles, ajoute-t-il. L’appui et la co-construction que prône l’agro-écologie, plutôt que le conseil individuel, est notre leitmotiv depuis longtemps. Les gens qui nous considéraient comme marginaux s’intéressent à nous. Il y a de plus en plus d’agriculteurs qui viennent nous voir, dont certains sont en détresse. Pour sortir du système dans lequel ils sont, il y a besoin d’une transition. Le pas est aussi sociologique : il est plus confortable de rester dans le même modèle, même si il n’est pas viable, plutôt que de se lancer dans l’inconnu. Aller vers un autre système fait peur. C’est pourquoi, le groupe est rassurant. » Écophyto : rencontre avec Manuel Valls le 11 avril Autre dossier pour la FNCivam : Écophyto. « C’est notre gros chantier. Nous rencontrons le cabinet de Manuel Valls le 11 avril au sujet de l’arbitrage de l’enveloppe financière. Nous demandons une réorientation des fonds pour ne pas reproduire le même modèle. Nous souhaitons que davantage de moyens aillent vers le collectif. On ne changera pas le système avec des drônes ou des machines. Nous voulons que le plan Écophyto se rapproche de la stratégie agro-écologique. » Quid de la loi sur la biodiversité ? « Nous soutenons que nos systèmes favorisent la biodiversité mais que c’est un sujet très complexe. Toutefois, il convient de mettre en cohérence les dispositifs de politique agricole, notamment Écophyto ou l’interdiction des néonicotonoïdes. »

  • L’évaluation en question
Un groupe de travail « Évaluer autrement » a été mis en place il y a un an au sein du réseau Impact. Il regroupe une quinzaine de structures qui travaillent sur l’agriculture alternative. L’idée est de trouver des indicateurs plus qualitatifs. « Je suis convaincu qu’il est complexe d’avoir une seule méthode d’évaluation, indique Vincent Dulong, directeur de la FNCivam. Il n’est pas possible de comparer les grands céréaliers du nord de la France avec les systèmes herbagers de l’Ouest de la France. »