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« La HVE est le seul vrai garant de l’évolution des pratiques », Bénédicte Martin, Région Sud

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« Cette demande de certification environnementale sur les produits va engendrer un avantage concurren - © D.R.
« Cette demande de certification environnementale sur les produits va engendrer un avantage concurren - © D.R.

[caption id=« attachment_29288 » align=« alignright » width=« 270 »] « La certification environnementale va engendrer un avantage concurrentiel pour les producteurs des régions les plus en avancées, en particulier dans la filière viticole » : Bénédicte Martin, présidente de la commission agriculture, viticulture, ruralité et forêt de la Région Sud.[/caption]

Pour Bénédicte Martin, présidente de la commission agriculture, viticulture, ruralité et forêt de la Région Sud, le développement de la Haute valeur environnementale est inéluctable car elle répond aux besoins des filières et des consommateurs dans les territoires. La Région a débloqué une enveloppe de 300 000 euros pour 2020 afin d’accélérer la certification des entreprises agricoles.

Référence environnement : Quelle est votre vision de l’agriculture ?

Bénédicte Martin : La grande majorité du monde agricole a fait sa révolution intellectuelle et se retrouve aux avant-postes pour répondre à une demande sociétale et environnementale de plus en plus forte. Nous l’avons identifié comme un véritable secteur stratégique dans notre plan climat de 2017.

R.E. : Pourquoi avoir choisi d’accentuer vos efforts sur la Haute valeur environnementale ?

B.M. : Nous avons chois le niveau le plus haut de la certification environnementale, soit la HVE, car c’est le seul vrai garant de l’évolution des pratiques culturales et le seul à permettre de communiquer sur les produits en toute sérénité. De plus, c’est un label exigeant et français. Il existe d’autres voies que l’agriculture biologique que nous devons absolument accompagner !

Nous allons financer quinze projets portés par des structures collectives, comme les chambres d’agriculture et les coopératives. Nous voulons que ces dossiers aient un effet levier sur nos territoires, tant pour renforcer la compétitivité du tissu économique agricole, que pour répondre aux attentes des citoyens et à l’urgence climatique. Nous avons voté une enveloppe de 300 000 euros pour 2020.

R.E. : Le demande en HVE dans les territoires est-elle réellement forte  ?

B.M. : En mars 2019, seule une vingtaine d’exploitations de la région étaient certifiées HVE dont 19 viticulteurs. Mais la massification semble inéluctable : parmi dix grands clients du secteur de la distribution en France, tous ont un objectif de montée en puissance en HVE. Cette demande de certification environnementale sur les produits va engendrer un avantage concurrentiel pour les producteurs des régions les plus en avancées, en particulier dans la filière viticole.

Notre enveloppe devrait couvrir l’accompagnement de 750 exploitations mais nous savons que certains départements, comme le Vaucluse, déposeront beaucoup de dossiers. La viticulture était le porte-drapeau de la HVE, mais aujourd’hui tous les secteurs s’y intéressent. La demande des agriculteurs de s’insérer dans cette démarche est forte.

La restauration collective s’y intéresse également puisque la certification environnementale et la HVE entrent dans les démarches répondant à l’obligation de 50 % de production sous signes de qualité et durable pour le 1er janvier 2022. C’est aussi une manière pour les marchés publics de disposer de produits français sans avoir à mentionner une demande sur la provenance, ce qui est interdit en dehors des signes de qualité. Cet approvisionnement de produits avec la mention valorisante « Issu d’une exploitation de Haute valeur environnementale » différenciera les produits français des produits d’import.