EGA : passe d'armes entre l'UFC-Que choisir et la distribution sur le prix du bio
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L’UFC-Que choisir a ouvert le dossier des marges pratiquées en GMS sur les produits frais bio le 29 août. Si le président de l’association Alain Bazot évoque une coïncidence, l’étude publiée par l’UFC bénéficie d’une caisse de résonance amplifiée au lendemain du lancement des premiers ateliers des États généraux de l’alimentation (EGA), portant notamment sur la répartition de la valeur dans les filières.
L’UFC pointe du doigt une marge gonflée par les GMS
Le travail effectué par l’association porte sur un panier annuel de fruits et légumes représentatif de la consommation des ménages. En conventionnel, ce panier revient à 368 € contre 660 € en bio, soit une différence 292 €. À en croire l’UFC-Que choisir, près de la moitié (46 %) de ce surcoût n’est pas imputable à l’agriculteur, mais aux GMS, et ce « sans qu’il n’y ait de véritable frais supplémentaires à leur niveau. » Alain Bazot, président de l'UFC-Que choisir, estime par ailleurs qu’une réduction de moitié de cette marge « GMS » serait pourtant bénéfique à tous. Au consommateur, qui pourrait s’offrir davantage de bio, au producteur, qui verrait de fait la demande augmenter, et même le distributeur, dont le volume de vente bondirait.
Des « approximations méthodologique », selon la FCD
« Partial et faux », rétorque la Fédération du commerce et de la distribution (FCD) le même jour dans un communiqué. La FCD affirme que le taux de marge brute sur les fruits et légumes bio est en moyenne équivalent à celui pratiqué sur les fruits et légumes conventionnels. Tout en relevant des « approximations méthodologiques ôtant toute portée concrète à l’étude. » Selon la FCD, les calculs de l’UFC ne prennent pas en compte l’ensemble de la chaîne de valeur du producteur au consommateur : frais de transport, conditionnement des produits bio qui souvent ne sont pas en vrac, frais intermédiaires…
La FCD réfute également la « moindre rigueur dans le réapprovisionnement des rayons bios que dans les rayons conventionnels », pointée du doigt par la même étude de l’UFC. L’Association déplore un choix moins important et des étals AB moins remplis, au détriment du consommateur, indirectement incité à renoncer au bio. « La production des produits bio est actuellement en situation de pénurie en France pour répondre à la demande », explique la FCD.
Cette passe d’armes vient écorner, dès le début des travaux des États généraux de l’alimentation, l’espoir exprimé par les pouvoirs publics de générer un échange constructif entre les maillons des filières alimentaires.