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Pesticides dans les poussières des maisons rurales, l’angle de l’alerte contesté

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L’ONG Génération futures veut alerter les pouvoirs publics et la population sur la détection de traces de pesticides dans une vingtaine d’habitations proche de cultures. L’Union des industriels de la protection des plantes dénonce une approche anxiogène et sans fondement scientifique. L’angle choisi par l’ONG Génération futures est l’alerte et non l’approche scientifique. Elle l’affirme d’ailleurs clairement avec sa toute dernière enquête Exppert, portant sur la détection de résidus de pesticides dans les poussières des habitations localisées non loin de zones de culture, à une distance de moins de 200 mètres. Le nombre d’échantillons est faible, 27 issus de 22 foyers. Il n’y a pas de comparatif avec des lieux moins exposées. Les habitations sont situées dans des zones viticoles (6), arboricoles (5), de grandes cultures (8) et de cultures diverses (3). Entre 8 et 30 résidus par habitation ont été détectés dans la poussière sur 61 recherchés, et douze d’entre eux sont suspectés d’être des perturbateurs endocriniens. Parmi les produits, le diuron, interdit depuis 2008, a été retrouvé. L’ONG appelle à une évolution des pratiques agricoles et à l’interdiction de traiter avec des produits de synthèse près des habitations ainsi qu’une clarification de la réglementation européenne sur les perturbateurs endocriniens. L’UIPP invoque un manque de pertinence statistique Dans un communiqué, l’UIPP (Union des industriels de la protection des plantes) dénonce l’approche anxiogène de l’enquête, ainsi que le manque de pertinence statistique induisant des résultats non-significatifs. Pour les industriels, l’encadrement européen des pesticides est parmi les plus stricts au monde en termes de protection de la santé humaine et de l’environnement. Ils rappellent que la sécurité sanitaire des riverains potentiellement exposés, femmes enceintes et enfants inclus, est prise en compte avant la mise sur le marché de chaque produit. Ils soulignent que la détection de traces infimes et largement inférieures aux normes de sécurité établies par les autorités indépendantes n’est en aucun cas révélatrice d’un risque pour les populations.