Pesticides : différencier risque et danger
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((/public/champdebl_.jpg|champdebl_.jpg|L))Les résidus de pesticides dans les denrées alimentaires sont-ils dangereux pour la santé ? Quel impact si l’on en consomme toute une vie ? Cette question taraude le grand public. Elle est légitime. Elle alimente aussi les peurs. Le débat peut prendre des tournures passionnelles. Les réponses se retrouvent un peu dans la sémantique, beaucoup dans l’expertise scientifique. Quoiqu’il en soit, le sujet n’est pas simple. % %% C’est en tout cas le sens des échanges lancés par l’UIPP devant la presse grand public le 9 décembre. Avec comme expert, Alain Périquet, professeur de toxicologie à l’Université Jean-Paul Sabatier de Toulouse. Lequel est revenu sur les résidus détectés dans les denrées végétales : « La chimie va aujourd’hui très loin dans l’analyse, a-t-il expliqué, ce qui est important c’est l’interprétation ». Il rappelle qu’en amont, avant la mise en marché d’un produit, la moitié des études portent sur la toxicité et l’impact sur la santé. Prenant deux exemples : « On étudie l’effet d’une molécule sur plusieurs générations d’animaux. Les femelles gestantes sont exposées, avec des doses fortes et faibles, ainsi que leur descendance. Ceci sur plusieurs générations ». Quand à la perte de fertilité observée chez les hommes ? « L’Inserm de Rennes a mis en évidence quatorze causes possibles : dont le type d’alimentation, le soleil, les traumatismes… Les pesticides sont aussi évoqués. ». Au sujet de l’accumulation des toxiques dans l’organisme, il explique que celui-ci est conçu pour les éliminer. Ils peuvent éventuellement se retrouver à terme dans les graisses mais chez des sujets en surpoids important. Et revient sur la nécessaire mise en balance des notions bénéfices et risques : « Je m’élève contre ces courants de pensée qui pointent le danger de consommer des fruits et légumes alors qu’il est prouvé que leur consommation régulière est bénéfique pour la santé. » A.D. __Quelques éléments de réponses__ % %% “'La notion de risque'” %% % Le risque n’est pas le danger. Le risque est la combinaison entre un danger et un facteur d’exposition. Un pesticide n’est certes pas un produit anodin. C’est son degré d’exposition, sa dose qui détermine le seuil à partir duquel il est dangereux. En comparaison le soleil est dangereux pour la peau si on s’expose toute la journée, sans protection. % %% Les études toxicologiques permettent de déterminer les seuils de nuisibilité et les seuils sans effet, pour une consommation toute la vie et pour tous les aliments cumulés %% % “'Les marges de sécurité'” %% % Un coefficient de sécurité de l’ordre de 100 % est appliqué à la Dose sans effet (DES) que les études toxicologiques permettent de détecter. C’est ainsi qu’est défini la Dose journalière admissible. % %% A partir de cette dose journalière admissible est calculé l’apport journalier maximum théorique (AJMT). Cet apport journalier maximum théorique est aussi établi à partir de l’indicateur Limite maximum en résidus (LMR) multiplié par la somme de la consommation journalière maximale de chaque aliment concerné par le résidu. Il comprend une marge de sécurité supplémentaire. Quand à la LMR, elle est fixée à partir des résidus mesurés au champ dans le respect des bonnes pratiques agricoles.