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Pesticides et distorsion de concurrence : un enjeu pour les fruits et légumes

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Des différences règlementaires entre les pays en matière de produits phytosanitaires et la volonté de certains distributeurs de faire bonne figure auprès des ONG, introduisent des distorsions de concurrence dans le commerce européen et international des fruits et légumes. C’est ce qu’a voulu mettre en avant Coop de France lors d’une conférence sur le sujet le 15 janvier au salon Sival, le salon des cultures spécialisées qui s’est tenu à Angers. « Les distorsions existent entre les producteurs de l’Union européenne, entre les opérateurs et entre les consommateurs », a expliqué Philippe Binard, secrétaire général de Freshfel, un forum européen pour les fruits et légumes frais. Même si la réglementation européenne tend à s’harmoniser entre les Etats membres, la méfiance des associations environnementales et de consommateurs envers la législation de l’UE brouillent les cartes du jeu, selon Philippe Binart. Un exemple : les doutes sur les LMR, limites maximales de résidus, ont conduit à l’apparition de cahiers de charges privés de bonnes pratiques agricoles, comme GlobalGap. Il concerne 133300 producteurs, 409 produits agricoles, 120 pays. Pourtant, Guy Callebaut, président de GlobalGAP, assure que ces dispositifs ne peuvent pas résoudre les problèmes de distorsion lié aux différences de réglementations phytosanitaires entre les pays européens. Regagner la confiance du consommateur « Reste que tout le monde n’est pas soumis aux mêmes règles », poursuit Philippe Binard. Pour lui, l’enjeu est de redonner confiance aux consommateurs. « Les pesticides sont la première préoccupation des consommateurs en matière d’alimentation, poursuit-il. Alors que quand on regarde les résultats sur plus de 80 000 contrôles de résidus, on voit que la législation est parfaitement respectée. Nous avons beaucoup de travail de lobby à faire et de communication pour regagner cette confiance au consommateur. »