Pesticides et environnement : un colloque tourné vers l’efficacité
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__Près de 200 personnes, chercheurs, gestionnaires des politiques publiques et dans une moindre mesure acteurs économiques se sont retrouvés à Reims (51), du 7 au 9 novembre, pour trois intenses journées d’échanges sur le thème « Pesticides et environnement ».__ Il s’agissait en premier lieu pour les chercheurs de rendre compte des travaux engagés suite à l’appel à projets de 2002 pour le programme « Evaluation et réduction des risques liés à l’utilisation des pesticides ». Et de déterminer les prochains programmes. Or, de 2002 à 2007 beaucoup de curseurs se sont déplacés. La sensibilité de l’opinion aux questions environnementales ne cesse de progresser, le point d’orgue ayant été cet automne le Grenelle de l’environnement et l’une de ses propositions phare, énoncée par le président de la République, de réduire de 50 % l’usage des phytos… sous réserve de solutions alternatives. La marge de manœuvre des chercheurs reste mince, d’autant que le cadre des recherches change. Il s’agissait jusqu’ici de maintenir les résultants économiques des exploitants en réduisant les intrants, et en admettant du coup une baisse des rendements. Les tensions d’approvisionnement en matières premières plaident désormais pour plus de productivité, tout en préservant bien sûr la donnée de base qui reste l’environnement. Les connaissances scientifiques, toujours plus pointues, se doivent de prendre en compte à la fois les besoins de la société, en pleine évolution, et la capacité à faire déboucher leurs travaux sur des progrès tangibles. Le colloque rémois a permis d’approfondir des sujets aussi chauds que le fipronil, le chlordécone, les mélanges de produits, les luttes alternatives ou encore les indicateurs de présence de pesticides dans l’eau et dans l’air… (autant de travaux sur lesquels nous reviendrons spécifiquement dans nos prochaines lettres). Ils ont aussi mis en évidence la nécessité pour les chercheurs de travailler d’une manière plus transversale, en intégrant des domaines comme la sociologie, pour évaluer, notamment, les freins pratiques à la mise en œuvre de méthodes alternatives. Passer d’une approche technique à une démarche plus globale devrait accroître la compréhension des techniques respectueuses de l’environnement, d’où un rôle déterminant des conseillers sur le terrain pour expliquer des conduites de culture fatalement plus complexes. C. D.