Référence agro

Picardie : l’implantation de rhizomes de miscanthus à l’essai

Le | Archives

((/public/miscanthus_demo_web.jpg|miscanthus_demo_web.jpg|L))__Une démonstration d’implantation de rhizomes de miscanthus organisée par les chambres d’agriculture de Picardie le 11 mai dans la Somme a réuni plus de 110 personnes__ : une soixantaine d’agriculteurs, une quinzaine d’étudiants et une trentaine de techniciens, conseillers agricoles, acteurs de la filière de l’eau et utilisateurs potentiels de biomasse. L’objectif : comparer quatre techniques d’implantation. Cette opération est primordiale, car la réussite de l’implantation influe sur les rendements futurs de cette culture pérenne. Mais elle est aussi délicate, car les rhizomes disponibles sur le marché ne sont pas calibrés. Leur forme et leur taille sont variables : ils peuvent mesurer de 8 à 15 cm et être plus ou moins ramifiés. La mécanisation à 100 % est donc difficile. Au total un hectare a été implanté lors de cet essai. La chambre suivra son développement. M.L. %% % “'Photo : la démonstration d’implantation de miscanthus par les chambres d’agriculture de Picardie a réuni plus d’une centaine de personnes. Crédits photo : chambres d’agriculture de Picardie.'” __Quatre techniques en compétition__ %% % % %% L’épandeur à fumier permet une implantation particulièrement rapide (moins d’une heure par hectare). Matériel peu coûteux et relativement présent sur les exploitations, il n’assure cependant pas une bonne répartition des rhizomes. Reste aussi à vérifier, lors de la reprise de la culture, si la profondeur d’enfouissement (idéalement 10 à 15 cm) est satisfaisante. Une planteuse à pomme de terre et un semoir à céréales, tous deux adaptés à l’implantation de miscanthus, ont aussi été testés. Avec ces planteuses deux rangs, l’opération demande 4 à 6 heures de travail par hectare et exige un pré-tri des rhizomes. En revanche, leur enfouissement est assuré. Enfin un engin spécifiquement conçu pour le miscanthus a donné de bons résultats en termes de temps de travail (1h/ha) et de maîtrise de la profondeur d’enfouissement. %% % % %% __Le miscanthus, de plus en plus reconnu localement__ %% % % %% Pour Emeline Défossez, chargée de mission biomasse-énergie à la chambre d’agriculture de Picardie, « les acteurs locaux prennent progressivement conscience que le miscanthus est une piste de diversification possible pour les agriculteurs, avec des débouchés dans le bâtiment, l’énergie, les agroressources. » Des industriels locaux de la déshydratation (luzerne, pulpe de betterave) ont récemment testé la faisabilité de l’utilisation du miscanthus dans leurs fours « et pourraient devenir demandeurs d’ici à deux ou trois ans » signale-t-elle. Par ailleurs, des groupements d’agriculteurs développent son usage pour le paillage horticole ou la litière pour chevaux, un autre débouché, très local. %% % % %% Une vidéo de ces démonstrations sera disponible sur le site des chambres d’agriculture de Picardie : http://www.chambres-agriculture-picardie.fr % %% % %% __La chambre d’agriculture de Picardie s’intéresse de près à la biomasse__ %% % « Sur le terrain, il y a actuellement beaucoup de questions sur ces cultures biomasse » explique Emeline Défossez. La chambre d’agriculture a déjà acquis des connaissances sur la conduite des cultures de miscanthus en particulier, et réalisé cette année deux démonstration de récoltes, dans l’Oise et l’Aisne. Des interventions dans la droite ligne de son engagement sur ce sujet, puisque la chambre est impliquée dans le Réseau mixte technologique RMT - Biomasse, dont la vocation est de rapprocher les acteurs de la recherche, du développement et de la formation autour de cette question. Dans ce cadre, la chambre de Picardie pilote le projet Lignoguide lancé début 2009 et qui vise à créer un outil d’aide aux choix en matière d’implantation des cultures biomasse en fonction des contraintes et situations locales de production. Elle participe également au projet Lidea, qui vise à faciliter l’introduction de cultures ligno-cellulosiques dans les exploitations agricoles et dont le colloque de clôture a eu lieu fin avril à Reims. Enfin, dans le cadre de Réseau rural français, la chambre de Picardie anime un groupe de travail sur la biomasse énergie.