Quelque jour après le rendu du groupe de travail sur la méthanisation mis en place par Nicolas Hulot, plusieurs députés et acteurs de la méthanisation se sont réunis le 4 avril à l’Assemblée nationale afin d’aborder la nécessité du dialogue autour de la création d’unités. « Il faut mener un dialogue territorial en amont, avec les élus locaux du territoire ainsi que les services instructeurs. La concertation ne doit pas se réduire à de l’information et de la communication », insiste Catherine Leboul Proust, directrice stratégie de GRDF. C’est l’une des dix recommandations issues d’une étude sociologique menée sur dix sites de méthanisation par GRDF et le cabinet HBS fin 2017, et qui visait à identifier les clés de succès et de blocages de tels projets.

Entendre les craintes et assurer le suivi au long terme

Elle préconise des échanges très en amont et d’essayer de positionner le site dans un projet énergétique territorial avec les communes. L’un des points de blocage quasi systématique de l’installation des méthaniseurs relève aussi de la situation géographique. « La localisation du projet ne doit pas se résumer à des critères techniques. Il faut réfléchir à son intégration dans le paysage, entendre les craintes et gérer les oppositions », conseille Catherine Leboul Proust. D’où l’importance de déployer aussi un dialogue territorial avec les populations locales, les associations environnementales, etc. Enfin, si les tensions se focalisent souvent en amont et pendant la construction d’une unité de méthanisation, la responsable stratégie de GRDF souligne l’importance du « service après-vente » du projet. « Il faut maintenir les discussions régulièrement, même après la construction », estime-t-elle.