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Protection de l’utilisateur : les recommandations du projet Safe Use

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L’UIPP a organisé le 4 décembre au Vinitech, à Bordeaux, un colloque de restitution des travaux conduits dans le cadre de la démarche Safe Use portant sur quatre années d’enquête et d’expérimentation terrain auprès de viticulteurs girondins et conduites en partenariat avec Irstea ainsi que la Chambre d’agriculture de Gironde. Pour Jean-Marc Bournigual, PDG d’Irstea : « Cette démarche est avant tout une mobilisation collective, qui a impliqué les viticulteurs, et qui devrait déboucher sur des recommandations pragmatiques. » Tout en soulignant la nécessaire implication des fabricants : « On ne perd pas son âme si on travaille avec l’industrie ». Julien Durand-Réville, responsable santé à l’UIPP estime de son côté cette nécessaire connexion avec le terrain : « Les bonnes pratiques n’ont de sens que si elles correspondent et sont adaptées à la réalité de la vie quotidienne des viticulteurs ». Les travaux ont permis aussi de mesurer les marges de progrès : par exemple, le délai de rentrée sur la parcelle est de mieux en mieux intégré : 67 % des viticulteurs le respectaient systématiquement en 2010 pour 85 % trois ans plus tard. Côté équipements de protection, le constat est plus contrasté : 59 % des participants de l’enquête Safe Use déclarent en porter systématiquement et seulement 10 % indiquent lire chaque fois l’étiquette pour adapter leur protection. La pédagogie reste indispensable. Une étude est en cours par les services du ministère afin de donner des recommandations pour mieux les choisir. Du travail de normalisation est encore à effectuer pour trouver le bon compromis entre recommandations officielles, efficacité et confort de travail. Le projet Safe Use a permis de mettre en exergue le point de vue des travailleurs sur ce dossier. Des vêtements pratiques et confortables Pour les équipements en rentrée, l’aspect « uniforme » est peu apprécié par les travailleurs qui réclament un pantalon pratique, couplé d’un vêtement à manches longues. Le tout doit être efficace mais également léger, confortable et supportable en conditions chaudes. Et pour les applicateurs, confort et ergonomie restent essentiels. Selon les situations de travail, les vêtements testés ont permis de dégager des pistes intéressantes… Les mains restent le vecteur largement majoritaire des expositions, avec un risque évalué à près de 80 % lors de la préparation. Au champ, la solution adéquate pour les travailleurs interrogés : un simple jerrican souple qui peut être emporté sur la parcelle ou dans un coffre de véhicule. Enfin, concernant les cabines des tracteurs, les expérimentations ont montré que celles de moins de deux ans permettent de réduire les expositions au voisinage de l’opérateur de 82 % à 98 % selon les modèles. La phase de nettoyage de l’intérieur de la cabine est très importante puisqu’elle permet une réduction complémentaire de 23 % de l’exposition résiduelle. Pour relayer ces enseignements et éclairer les viticulteurs, deux guides de bonnes pratiques ont été édités « Sécurité des opérateurs » et «  Sécurité des travailleurs » en rentrée. Ce second tome, tout juste imprimé, a été présenté sur le Vinitech.