Protéines, fourrages, alimentation humaine… Terres Univia veut plus d’autonomie pour la France
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L’assemblée générale de Terres Univia s’est tenue vendredi 28 juin. L’occasion, pour l’interprofession des huiles et protéines végétales de valider son engagement derrière la « protéine française ». Terres Univia, qui s’est investie dans la préparation d’un nouveau Plan protéines au niveau national, s’appuie également sur son plan de filière, construit suite aux États généraux de l’alimentation. « L’objectif est de gagner 10 % d’autonomie sur les matières riches en protéines sur dix ans, explique Laurent Rosso, directeur de Terres Univia, contacté par Référence environnement. Aujourd’hui, cette autonomie s’élève à 52 ou 53 %. »
Avancer sur tous les fronts de la souveraineté alimentaire
Plus généralement, Terres Univia entend progresser sur tous les aspects de la « souveraineté alimentaire » de la filière. Y compris, donc, pour l’alimentation humaine. L’interprofession vise l’autonomie complète, sur ce débouché, dans les dix ans. « Pour un produit comme la lentille, la France ne produit qu’une moitié de ce qu’elle consomme… nous devons inverser la tendance », appuie Laurent Rosso.
Enfin, un troisième objectif concerne les fourrages produits à destination des exploitations d’élevage. Terres Univia espère retrouver les surfaces de prairies permanentes équivalentes à celles de 2010, « soit environ 250 000 ha de plus qu’aujourd’hui », selon Laurent Rosso. L’ambition n’est pas seulement quantitative. « Nous devons aider les agriculteurs à mieux valoriser l’existant, par exemple la luzerne, via de meilleures conditions de séchage », glisse-t-il.
110 M€ pour la R&D sur 2018-2022
Pour contribuer à ces objectifs, Terres Univia veut peser sur la pérennisation des débouchés. L’interprofession se félicite ainsi de l’adoption de la directive RED 2, confortant le taux d’incorporation de biodiesel dans le diesel à 7 % en Europe, et de l’émergence du biocarburant B100. Terres Univia mise enfin sur l’innovation, avec deux niveaux d’échéance : le court terme (3-5 ans), pour déployer à grande échelle les solutions innovantes connues nécessitant des adaptations locales et un accompagnement spécifique ; le moyen terme (5-10 ans), pour mettre au point des solutions de rupture à tester et consolider avant essaimage. La cotisation volontaire obligatoire (CVO) interprofessionnelle devrait contribuer à ces objectifs à hauteur de 110 M€ sur 2018-2022.