Qualité de l’eau, des indicateurs plus performants pour une perception plus diffuse
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Alors que les Agences de l’eau se préparent à lancer la consultation publique sur la révision des Sdage sur la période 2016-2021, l’Irstea (1) a dressé, le 9 décembre, un bilan de son action sur les outils et protocoles d’évaluation de la qualité de l’eau. Une action aussi complexe que compliquée, comme l’ont reconnu les trois chercheurs présents lors de cette conférence de presse, intervenant respectivement sur les aspects chimiques, écologiques et éco-toxicologiques. Complexe, car les champs d’observation sont multiples. Quelque 100 000 substances chimiques sont présentes dans l’environnement, dont 30 figurent sur une liste prioritaire au niveau de l’Union européenne (33 en France plus 8 dites dangereuses), d’autres étant susceptibles de les rejoindre. La surveillance des multiples cours et plans d’eau multiples porte sur la présence de polluants mais aussi l’état morphologique du milieu. Enfin, les indicateurs sont en évolution permanente grâce aux progrès de la recherche, d’une part, et dans une logique d’harmonisation au niveau européen, d’autre part. Le suivi de la qualité de l’eau est également compliqué, car les seuils d’analyses, de plus en plus performants, font apparaître un nombre croissant de molécules, alors que globalement l’état écologique des eaux est plus satisfaisant. « Il reste difficile de relier les concentrations à un véritable risque », a reconnu Patrick Flammarion, directeur du département scientifique eau d’Irstrea, soulignant cependant que « l’ensemble des outils d’évaluation apportent des informations indispensables et complémentaires. » La cartographie des cours d’eau réalisée lors du premier bilan de la DCE, où le bleu et le vert, qui caractérisent le bon état dominait pour la France, risque fort de voir apparaître des tons moins flatteurs. Non pas du fait d’une dégradation de la situation mais d’une observation plus fine. La directive européenne fixe un objectif intermédiaire de 50 % des masses d’eau en bon état écologique en 2015. La France a fixé la barre un peu plus haut, à 66 % des cours d’eau. La réalité devrait se situer entre les deux. (1) Institut national de recherche en sciences et technologies pour l’environnement et l’agriculture