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Recyclage des plastiques agricoles : une situation critique, alerte le CPA

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Les responsables du Comité des plastiques agricoles (CPA) sont inquiets. « La filière doit faire face à un contexte économique et politique difficile », a alerté Bernard Le Moine, son délégué général, le 17 janvier à l’occasion du Sival à Angers. En cause, notamment : la décision de la Chine d’arrêter les achats de déchets à partir du 1er janvier 2018. Un impact retentissant sur la filière. « Les prix du plastique recyclé ont baissé, les disponibilités des recycleurs diminuent et ils vont de préférence vers les plastiques non souillés », ajoute-t-il. Une posture peu favorable au secteur agricole, notamment pour les films de maraîchage, davantage souillés .

Hausse de l’écocontribution

« Parfois, sur quatre tonnes de plastiques agricoles de maraîchage collectés, trois tonnes sont de la souillure », explique Stéphane Guesney, responsable collecte et valorisation chez Adivalor. Ce qui augmente les coûts du recyclage, dans un contexte de forte concurrence.

En mesure d’urgence et pour équilibrer les comptes, l’écocontribution, de 130 euros par tonne actuellement prélevée sur la vente des films plastiques neufs, augmentera de 30 euros à partir du 1er mars 2018 et de 20 euros au 1er janvier 2019. Autre levier, à plus long terme : sensibiliser la filière pour réduire les taux de souillures au champs (projet Rafu II), travailler sur l’épaisseur des plastiques, augmenter les capacités de pré-traitement par le nettoyage en amont et par la création d’unités industrielles dédiées, ou encore développer les films biodégradables pour les applications les plus critiques.

Une situation difficile, alors même que la filière française de recyclage des déchets agricoles est désignée comme exemplaire en Europe. « Adivalor collecte plus de 95 % des films en maraîchage, c’est unique », poursuit Bernard Le Moine. De plus, la charte 100 % APE, développée en 2016, certifie et valoriser les bonnes pratiques et l’engagement éco-responsable des plasticulteurs. Des efforts qui risquent d’être réduits à néant, si les pouvoirs publics n’interviennent pas, estime le CPA.