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Rencontre avec Gilles Maréchal, Farre : « Rassembler nos forces et concilier différentes formes d’agriculture »

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((/public/GILLES-marechal-web.jpg|GILLES-marechal-web.jpg|L))''L’assemblée générale de Farre qui s’est tenue de le 23 septembre a été l’occasion pour l’association de jeter les bases de nouvelles pistes d’action et de revenir sur l’agriculture raisonnée. Le réseau qui compte aujourd’hui près de 1000 membres entend élargir son champ d’action dès 2009 et promouvoir les bonnes pratiques agro-environnementales. Le point avec Gilles Maréchal son directeur.'' %% % __''Reference-environnement.com : Même si ce dossier a pris un peu de retard, la certification HVE devrait en 2009 valider l’engagement environnemental des exploitations agricoles. Cette certification va-t-elle supplanter l’agriculture raisonnée ?''__ %% % __Gilles Maréchal__ : Tout d’abord, nous nous félicitons que la certification HVE s’inspire très largement du travail et de l’expérience acquise sur l’agriculture raisonnée. Cette certification qui est issue du Grenelle de l’environnement, aurait pu nier l’existant. Il n’en est rien et c’est heureux car beaucoup d’efforts ont déjà été réalisés par les agriculteurs mais ils sont peu lisibles et difficiles à expliquer. Ce qu’il y a d’intéressant dans le dispositif HVE qui nous a été présenté en assemblée générale par le Ministère, c’est d’une part le coté progressif et les trois niveaux pour y accéder, d’autre part la volonté de fédérer progressivement l’ensemble des démarches qui existent (agriculture biologique, raisonnée, charte des bonnes pratiques) %% % En fait, qu’on appelle cela l’agriculture raisonnée, biologique , intensive, intégrée ou à Haute Valeur Environnementale n’a pas d’importance ; ce qu’il faut aujourd’hui c’est rassembler nos forces et concilier différentes formes d’agriculture, remettre en question nos méthodes de production pour trouver de nouvelles solutions. %% % Propos recueillis par Anne Delettre __''Reference-environnement.com : Dans ce contexte, quel bilan tirez vous de l’Agriculture raisonnée et quel sera le positionnement de Farre dans l’avenir ?''__ __Gilles Maréchal__ : Il y a maintenant quinze ans que Farre existe et on peut schématiquement dire que trois phases se sont succédées depuis 1993. La première phase correspond à celle de la création : tout était à construire, la philosophie, le réseau, les instances, les statuts etc. Cette période très imaginative constitue le socle, l’originalité de ce que nous sommes aujourd’hui. %% % La deuxième phase coïncide avec l’action que nous avons mené pour convaincre les agriculteurs que l’environnement n’était pas une menace mais bien une opportunité à intégrer dans le raisonnement de leur exploitation. Sur ce point, je pense sincèrement que notre réseau a beaucoup fait évolué les esprits dans ce domaine mais il reste encore beaucoup à faire notamment au regard des nouveaux enjeux. %% % Enfin, la troisième phase porte sur la certification Agriculture Raisonnée. Là, nous avons certainement eu tort d’avoir raison trop tôt, nous avons surement aussi sousestimé les difficultés. Avec 3 000 qualifiés seulement, nous ne pouvons ni valoriser nos efforts sur le plan économique, ni démonter à l’opinion que nos pratiques changent et progressent. Il n’en reste pas moins que ceux qui s ‘engagent aujourd’hui en Agriculture Raisonnée ont le meilleur tremplin pour obtenir la reconnaissance officielle HVE. %% % Nous nous réjouissons d’ailleurs, que de grandes coopératives et de grands groupes (Valfrance, Champagne Céréales, Tereos) passent à la vitesse supérieure en qualifiant des agriculteurs par centaine et que le principe de certification soit largement repris dans les conclusions du Grenelle ainsi que dans la loi qui arrive en débat devant le parlement. Nous sommes aujourd’hui à une nouvelle étape et nous devons tirer les enseignements de tout cela en ouvrant d’avantage notre champ d’actions pour mieux prendre en compte l’ensemble des efforts positifs réalisés par les agriculteurs en faveur de l’environnement. Nous pensons en effet qu’un gros travail reste à faire autour de ce qu’on appelle les « bonnes pratiques agro-environnementales ». Ce concept correspond actuellement à une juxtaposition de démarches mises les unes à coté des autres .Or, grâce à nos réseaux spécialisés (bonnes pratiques phytosanitaires avec l’UIPP, préservation de la biodiversité avec la LPO, sécurité au travail avec la MSA, machinisme avec le Sygma), grâce aussi aux actions de communication réalisées par nos Fermes de Rencontre sur tout le territoire, nous avons une véritable légitimité pour tenter de donner d’avantage de cohérence à ce concept de « bonnes pratiques agro-environnementales ». Il est d’ailleurs intéressant de noter que les cinq modules prévus dans la certification HVE portent sur ces problématiques. Nous sommes donc dans le bon tempo. %% % __''Reference-environnement.com  : Quelles sont les clés pour rallier le plus grand nombre d’exploitations sur des engagements environnementaux ?''__ %% % __Gilles Maréchal__  : A Farre, nous pensons tout d’abord que c’est d’avantage une question d’attitude que d’aptitude. En clair, il faut trouver le déclic chez l’agriculteur qui va l’amener à s’intéresser à l’environnement. Chez certains ce sera l’aspect économique, chez d’autres la passion d’être un acteur responsable sur son territoire, chez d’autres ce sera le coté innovation qui va les amener à reconsidérer leurs pratiques. En fait, c’est un processus continu, quand l’agriculteur à mis la main dans un processus de certification ou dans une démarche qualité, il ne s’arrête pas la et cherche toujours à progresser. Comme dans les autres secteurs économiques, il faut donc que tout le monde s’y mette et que les grandes organisations professionnelles parlent positivement du lien agriculture / environnement aux agriculteurs et là je suis persuadé que les résultats suivront et que nous serons mieux et plus reconnus.