La société de financement et de développement Sofiprotéol a tenu le 27 juin sur Paris ses deuxièmes rencontres. En plein développement, la filière soja française était à l’honneur. « Nous importons chaque année 500 000 tonnes de tourteaux de soja non OGM, et ce sont ces volumes que nous cherchons à substituer en développant la filière française », explique Cyril Mélin, directeur des investissements de Sofiprotéol.

Les surfaces ont triplé

La production de tourteaux de soja français reste encore une niche, 350 000 tonnes produites contre 3 Mt de tourteaux de colza, mais la dynamique est présente. En l’espace de trois ans, les surfaces ont triplé. « Les agriculteurs sont motivés pour produire du soja car cette culture amène plus de durabilité dans nos systèmes et les rendent plus efficaces en recourant à moins de produits phytosanitaires et moins d’engrais, estime Antoine Henrion, agriculteur et président de Terres Univia. C’est aussi un moyen de répondre à la demande des consommateurs de « made in France » et de local. »

Contractualisation et charte qualité

Pour développer durablement la filière et ne pas réitérer les échecs du passé, les acteurs concernés misent sur un engagement collectif. En témoigne la création de la charte soja dévoilée par Terres Univia au Salon de l’agriculture 2017 ou encore l’engagement de Carrefour dans ses démarches qualité aux côtés d’Euralis et d’Avril.« Le modèle de contractualisation est exemplaire et pourrait être repris par de nombreuses productions », insiste Jérôme Bédier, directeur général délégué de Carrefour, qui souhaite que ce thème soit abordé durant les États généraux de l’alimentation. L’usine de Vic-en-Bigorre d’Avril et d’Euralis qui alimente cette démarche qualité sera inaugurée en septembre 2017. Elle possède une capacité de production de 25 000 tonnes de tourteaux par an. Une autre unité de trituration est en cours de réflexion sur l’ouest de la France pour alimenter en tourteaux la Bretagne et les Pays-de-la-Loire.