Avec 74 laboratoires participant (contre 69 en 2014), pour 41 000 antibiogrammes collectés (36 000 en 2014), Résapath s’est étoffé en 2015. Volailles et bovins sont les espèces les plus « surveillées », avec plus de 10 000 antibiogrammes chacun, de ce réseau de surveillance des résistances en élevage

Fluoquinolones, céphalosporines : les antibiotiques critiques sous surveillance

« Une attention particulière est accordée aux antibiotiques critiques », a rappelé Jean-Yves Madec, coordinateur du pôle antibiorésistance de l’Anses, lors d’un colloque organisé le 16 novembre. Concernant la résistance aux céphalosporines, la tendance globale est à la baisse pour l’ensemble des espèces. Le taux de résistance le plus élevé se situe entre 6 et 7 % chez les veaux. Le chiffre est moins important pour les porcs (2,6 %), poules et poulets (2,5 %) ou bovins adultes (2,4 %).

Autre antibiotique critique sous surveillance : les fluoquinolones. Les taux sont ici nettement plus haut, avec 22 % chez les espèces les plus concernées (bovins), tandis que les plus préservées oscillent entre 5 et 7 % (volailles). La tendance est globalement à la stabilisation des taux de résistances depuis deux ans.

Des objectifs à établir au cas par cas

Pour ce qui concerne l’ensemble des autres antibiotiques, la tendance est à la baisse sur plusieurs années, mais semble ralentir. « Il y a un effet de seuil, juge Jean-Yves Madec. On est peut-être arrivé à un plus bas niveau qu’il est possible d’atteindre avec les mesures et pratiques actuelles. » Toute la question est justement de savoir quel objectif se donner : « La question a été abordée, mais pas tranchée lors du dernier comité de pilotage d’Ecoantibio. Les objectifs chiffrés sont probablement à établir au cas par cas. »

Enfin, un focus a permis de revenir sur les multi-résistances, soit la résistance à au moins trois antibiotiques de familles différentes. Elles reculent chez toutes les espèces, exception faite des bovins, pour lesquelles elles progressent légèrement sur 2014 et 2015.