Réseaux Dephy vigne et arbo : des résultats contrastés
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« Alors que la consommation en France a augmenté en 2014, l’utilisation des pesticides a diminué en Pays-de-la-Loire et davantage encore dans les réseaux Dephy », se félicite Jeannick Cantin, agriculteur appartenant à la démarche Dephy et élu de la Chambre d’agriculture des Pays-de-la-Loire, à l’occasion de la conférence sur les réseaux Dephy en cultures spéciales organisée dans le cadre du Sival à Angers le 15 janvier. Aujourd’hui, les premiers résultats arrivent. Ils sont variables selon les problématiques. Viticulture : la confusion sexuelle, encore à caler La société Vita Consult, qui développe le conseil, le service et l’expérimentation dans les bonnes pratiques pour les agriculteurs, a testé la confusion sexuelle dans le vignoble du muscadet. « Nous avons compté 1h30 par personne et par hectare pour poser les diffuseurs : c’est du boulot ! », reconnait Gabriel Daudin, ingénieur réseau Vita Consult. Si la confusion a bien fonctionné sur les vers de la grappe, les vignerons ont subi les dommages de la cicadelle verte, pour laquelle la méthode de biocontrôle ne fonctionnait pas du fait de la sélectivité de la solution. Optidose, des règles de décision efficaces Avec plus de réussite, la Chambre du Maine-et-Loire a testé la réduction des fongicides contre le mildiou et l’oïdium dans le vignoble saumurois avec les règles de décision établies par l’IFV, l’Institut français de la vigne et du vin, dans l’outil Optidose. Il prend en compte trois paramètres : le volume foliaire à protéger, le stade phénologique et la pression parasitaire. « Selon le risque que le viticulteur est capable de prendre, il utilise un seul ou les trois paramètres », explique Guillaume Castaldi, de la Chambre d’agriculture. Résultats : l’utilisation des anti-mildiou et anti-oïdium a été réduite de plus de 80 %, avec un gain économique moyen estimé à plus de 40 % dans les essais. « Il faudrait aussi davantage prendre en compte le matériel de pulvérisation : les panneaux récupérateurs s’avèrent très efficaces pour réduire les doses de pesticides », ajoute Guillaume Castaldi. Tavelure : ne pas prendre de risque sur les contaminations primaires En arboriculture, le réseau Dephy Expé animé par le CTIFL de la Morinière (49) et de Lanxade (24) a, pour l’heure, donné peu de résultats probants sur la tavelure du pommier. « Les règles de décision de l’outil que nous avons utilisé n’étaient pas très bien calibrées en 2013, reconnait Marie-Cécile Dalstein, du CTIFL de la Morinière. Avec la tavelure, cela ne pardonne pas. Il ne faut pas prendre de risque pour gérer les contaminations primaires. » L’équipe poursuit le travail et tente de faire évoluer le modèle pour coller au mieux au cycle du champignon. La résistance variétale en arboriculture est aussi prometteuse pour réduire les pesticides. Mais encore faut-il que la grande distribution accepte de commercialiser ces variétés.