Référence agro

Résidus de pesticides dans les fruits et légumes : des chiffres, un buzz et des objections

Le | Archives

La mécanique est bien huilée. Des chiffres illustrant la proportion d’un type de produits présentant des résidus de pesticides sont régulièrement publiés, le plus souvent par le biais d’une ONG. Déclenchant systématiquement les questions et objections de représentants du monde agricole. Le 20 février, c’est Générations futures qui fait connaitre les résultats d’une étude réalisée par ses soins. Les fruits et légumes en sont l’objet : ils présenteraient des résidus de pesticides dans respectivement 72,6 % et 41,1 % des cas.

Un protocole inédit qui n’empêche pas les objections

Le protocole est toutefois inédit. Le plus souvent, ce sont des produits achetés dans les circuits de distribution classiques qui sont analysés. La robustesse méthodologique de cette démarche prêtant le flan à la critique, les chiffres sont cette fois issus de documents produits par la Direction générale de la répression des fraudes (DGCCRF). Ce qui n’empêche pas l’Union des industries de la production des plantes (UIPP) de déplorer « l’absence de rigueur scientifique » des conclusions de l’ONG, tout en pointant du doigt une communication qui « entretient un climat anxiogène » autour de l’agriculture.

L’UIPP en appelle à l’Anses et aux ministères concernés

Issus des étals ou de la base de données de la DGCCRF, ce type d’étude suscite toujours les mêmes objections. « Les méthodes analytiques actuelles permettent des niveaux de détection infinitésimaux », rappelle le collectif Sauvons les fruits et légumes, insistant sur le fait que « détection ne veut pas dire danger pour le consommateur ». La coordination rurale abonde et précise que ces résidus « persistent en quantités minimes et infinitésimales mais toujours bien en deçà des normes protégeant les consommateurs. » L’UIPP en appelle à l’Agence nationale sécurité sanitaire alimentaire nationale (Anses) et aux ministères concernés pour éclaircir les conclusions de l’étude.

 

DGCCRF : une légère hausse des non-conformités entre 2015 et 2016

Les chiffres de la DGCCRF portent sur l’analyse de 5 274 échantillons prélevés en 2016. Toutes origines (France, UE, pays tiers) et tous produits confondus (fruits, légumes mais aussi céréales, épices…), 354 présentaient un taux résiduel supérieur à la limite maximale autorisée (LMR) et 97 ont été déclarés non-conformes. « Dans le cas de la surveillance générale, le taux de non-conformité enregistré en 2016, égal à 2,1 %, est en légère hausse par rapport à aux années précédentes (1,5 % en 2015, ndlr) », précise la DGCCRF. Les produits soumis à contrôles renforcés à l’importation (721 échantillons) présentaient plus de 10,5 % de non-conformité.