Réutilisation des eaux usées pour l’irrigation, la France loin derrière les autres pays européens
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Si la réglementation permet la réutilisation après traitement des eaux usées pour l’irrigation des cultures, cette pratique est peu mise en œuvre. C’est le constat du Commissariat général au développement durable, CGDD, qu’il vient de publier*. Plusieurs raisons expliquent cette « timidité ». D’une part, la France est relativement peu confrontée à des situations de rareté de la ressource en eau, et lorsque c’est le cas, cela reste local et ponctuel. Par ailleurs, le prix des eaux traitées, plus élevé que celui de l’eau prélevée dans le milieu, n’est pas incitatif. Enfin, un tiers des Français dit ne pas être prêt à consommer des fruits et des légumes irrigués avec des eaux usées traitées. Une réticence qui ne les empêche cependant pas de consommer des fruits et légumes importés de pays où cette pratique est fréquente, venant d’Espagne notamment. 2 % par rapport aux volumes de l’Espagne et de l’Italie En France, seulement 19 000 mètres cubes par jour recyclés sont utilisés pour l’irrigation des cultures. Soit environ 2 % des volumes réutilisés dans d’autres pays européens, tels que l’Espagne (932 000 m3) et l’Italie (816 000 m3), où la rareté de l’eau est cependant plus grande. La Chine et les Etats-Unis jouent encore dans une autre cours, avec respectivement 5,8 et 7,6 millions de mètres cube recyclés pour l’irrigation. Pour progresser dans cette démarche, le CGDD cite l’exemple d’Israël (958 000 m3/jour) qui mutualise des coûts entre les différents usagers. Israël a opté pour une politique globale très volontariste autour de l’eau, avec notamment la mise en place de quotas de prélèvements par exploitation agricole, des subventions pour la réutilisation des eaux usées pour l’irrigation permettant de créer un différentiel de prix incitatif entre eau vierge et eaux usées domestiques traitées et recyclées, ou encore une hausse importante du prix de l’eau afin de refléter la rareté locale des ressources en eau (+68 % entre 1995 et 2005). *La réutilisation des eaux usées pour l’irrigation : une solution locale pour des situations critiques à l’avenir