RSE : « La démarche 3D, un enjeu d’attractivité », Laurent Lévêque, responsable QSE à Coop de France
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Le programme RSE AGRO - 3D sur la responsabilité sociétale des entreprises a été lancé par Coop de France en 2007. Spécifique au secteur alimentaire, la démarche se fonde sur la norme Iso 26000. Elle concerne plus de 200 structures dont la moitié de coopératives et le reste d’industries agro-alimentaires à capitaux privés. Laurent Lévêque, responsable national du programme 3D et responsable Qualité sécurité environnement (QSE) à Coop de France, a répondu aux questions de Référence environnement, à l’occasion du colloque action collective 3D en Pays de la Loire, organisé à Nantes le 17 novembre. Référence environnement : Vous souhaitez développer la démarche 3D à l’international. Où en êtes-vous ? Laurent Lévêque : Les entreprises du collectif 3D ont bâti un référentiel X30030, qui est la déclinaison française sur le secteur agro-alimentaire de l’Iso 26000. Nous allons présenter un projet pour qu’il le devienne au niveau mondial. Coop de France et l’Association nationale des industries alimentaires, Ania, sont à l’origine de cette initiative. L’objectif est que tout le monde parle le même langage, et si c’est celui de 3D, ce sera un réel plus pour les structures engagées. En parallèle, Coop de France a initié un travail avec les pays francophones, notamment au Québec : nous allons ouvrir une chaire RSE avec l’université de Laval fin 2016. R.E : Vous travaillez également à une labellisation de 3D pour que les entreprises puissent communiquer. Quels sont les pistes que vous étudiez ? L.L. : Nous avons répondu à un appel à projets du ministère de l’Ecologie sur la labellisation corporate des démarches RSE. La phase expérimentale démarrera au premier trimestre 2016. Elle concernerait les entreprises qui répondent au niveau 3 de la norme Iso 26 000. Nous allons également nous rapprocher de Vignerons en développement durable, VDD, qui propose déjà un logo sur les bouteilles de vin. Notre objectif : permettre aux consommateurs d’identifier des produits issus de filières et d’entreprises réellement engagées dans la responsabilité sociétale et actrices du développement durable. R.E. : Vous présentez la RSE comme une démarche sociale, environnementale et source de compétitivité. Quels sont alors les freins des entreprises ? L.L : Elles ont peur dans cette période de crise. La RSE engage les structures sur le long terme. Or, elles souffrent d’un manque de visibilité. Certains thèmes sont également plus compliqués, comme la biodiversité, car les écosystèmes sont complexes. Ou encore la problématique du travail des enfants, notamment dans les chaines d’approvisionnement à l’étranger. Les filières en contact avec le consommateur final se sont davantage engagées dans 3D, à l’instar du secteur vitivinicole. Les structures céréalières restent en marge. Pourtant, il y a un réel enjeu d’attractivité avec la RSE : vis-à-vis des jeunes embauchés, des adhérents, des jeunes agriculteurs, mais également des assurances ou des banques. Nous avons conclu un accord la Banque de France pour que les entreprises 3D puissent faire reconnaître la valeur de l’immatériel que représente la RSE dans leur compte de résultats, afin de bénéficier de meilleures conditions d’emprunts. Cela est déjà opérationnel.