Sécheresse dans le Bas-Rhin : modifier les pratiques d'irrigation

Référence environnement : Quel est l’état de la situation en Alsace ?

Patrice Denis : La situation est exceptionnelle. L’hiver sec et peu enneigé n’a pas permis de recharger les nappes phréatiques. Nous sommes en situation de déficit hydrique depuis septembre 2016. Et les grosses chaleurs nous ont obligé à irrigué dès la mi juin.

RE : Une des rivières où s’approvisionnent cinq irrigants est en situation d’alerte. Comment allez-vous gérer la situation pour éviter des restrictions ?

P.D. : Nous nous sommes réunis le 4 juillet pour analyser les différentes solutions : choisir des cultures prioritaires, des situations pédologiques plus critiques, etc. Finalement, nous avons décidé de poursuivre l’irrigation pour tous les producteurs, à tour de rôle, mais en réduisant les prélèvements de 240 m³ par heure avec trois pompes à 80 m³ par heure avec une seule. Et ce, tant que la situation ne s’améliorera pas. Sur cette zone, les cultures irriguées sont le tabac, le maïs et les pommes de terre.

RE : Comment gérer de manière plus structurelle la ressource en eau ?

P.D. : Nous souhaitons davantage prélever dans les eaux souterraines que dans les eaux superficielles. Un projet de forage est d’ailleurs en cours d’étude. Certains irrigants testent également le goutte à goutte en maïs, tabac et bien entendu en cultures maraichères. Mais cette situation est peu banale dans notre zone, où l’irrigation n’est habituellement pas un problème.