Serres chauffées en bio, les prises de position se multiplient à l’approche du verdict du Cnab
Le | Archives
Énièmes prises de position concernant le débat sur les serres chauffées en bio. Continuer à les tolérer, ou les proscrire ? Alors que le Comité national de l’agriculture biologique (Cnab) doit trancher le 11 juillet - sauf nouveau report - les partisans des deux camps se font entendre. Le 26 juin, la région Bretagne s’inquiétait de la posture exprimée par Didier Guillaume le 18 juin. Le ministre de l’Agriculture s’était dit défavorable à cette pratique, évoquant le « respect des rythmes biologiques ».
Opposition d’idées en Bretagne
La Bretagne s’oppose à une interdiction, si elle s’avérait franco-française : « Une telle mesure n’aurait de sens qu’au niveau européen », sous peine de voir « les producteurs français pénalisés lorsque des produits bio sous serres chauffées provenant d’autres pays européens seraient commercialisés en France ». Le ministre avait toutefois contourné cet argument : pour lui, « on ne mange pas de fraises en décembre », d’où qu’elles viennent. Il se positionne donc pour « une éducation du consommateur » pour réduire la demande de produits hors saison.
La posture de la région Bretagne lui vaut également d’être reprise de volée par la Fédération régionale des agriculteurs bio (Frab) de Bretagne. Le 2 juillet, la structure déplore les « contradictions » de la région qui avait lancé la « Breizh Cop » début juin sous l’étiquette « Des accords pour une Bretagne engagée pour le climat et la planète ». « Une tomate produite sous serre chauffée hors saison émet quatre fois plus de CO2 qu’une tomate importée d’Espagne et 8 fois plus de CO2 qu’une tomate produite localement », martèle la Frab, citant une étude de l’Ademe.
Les organisations professionnelles veulent porter le dossier au niveau européen
L’APCA, la FNSEA, Coop de France, Légumes de France et Felcoop proposent, dans un communiqué du 5 juillet, de porter la question au niveau européen avant d’imposer une interdiction nationale, alors que l’UE tolère cette pratique, au risque de laisser le marché à d’autres États membres.