SIA 2019. Intercéréales lance un ambitieux projet de traçabilité pour le blé, l’orge et le maïs
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« L’attente première des consommateurs, concernant les produits céréaliers, est l’origine. » Ce constat, énoncé par Lionel Deloingce, vice-président d’Intercéréales lors du Salon de l’agriculture, est la base du projet présenté le 27 février. En l’occurrence, créer un système de traçabilité pointue, au-delà de ce qu’impose la réglementation. « La difficulté vient notamment de la fongibilité des céréales : les grains sont collectés, mélangés dans des silos. Nous ambitionnons de pouvoir remonter au moins jusque-là », précise encore Lionel Deloingce.
Trois filières pilotes
La démarche commence avec le blé tendre. Une filière pilote est déjà au travail : le blé issu de la filière CRC, sur quatre débouchés : biscuiterie, boulangerie artisanale, boulangerie industrielle et boulangerie de grande surface. Une dizaine d’entreprises, organismes stockeurs et transporteurs sont volontaires. Deux autres projets pilotes devraient aboutir d’ici à la fin 2019-début 2020, sur orge de brasserie et maïs à destination de l’alimentation animale. Intercéréales compte sur ces pilotes pour générer un effet d’entrainement auprès du plus grand nombre, et sur d’autres types de céréales.
Démarche « pharaonique »
Techniquement, c’est Agro-EDI Europe qui est chargé de concrétiser le projet. « Nous ne voulons pas imposer un système standardisé aux acteurs des filières, mais les laisser travailler avec leur système actuel. C’est à nous de créer un outil adaptable à eux », précise Gaëlle Cheruy, déléguée générale adjointe d’Agro-EDI Europe. La démarche s’annonce ardue, de l’aveu de ses porteurs, qui évoquent un projet « pharaonique » et s’attendent « à essuyer des plâtres ». La finalité même de la démarche est à construire : « Du flash code sur l’emballage, quand il y en a, à la publicité sur le lieu de vente, nous devrons déterminer ce qui est le plus réaliste », glisse Cécile Adda, responsable durabilité chez Intercéréales. Pour le maïs à destination de l’élevage, la valorisation sur les produits carnés est à l’étude.
À terme, et même « si ce n’est pas encore un critère d’importance à l’internationale », dixit Lionel Deloingce, Intercéréales espère que cette traçabilité pourra être aussi un atout différenciant à l’export. 200 000 € ont été investi dans le projet à ce stade.