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SIA 2019. Le Prix de l’agrobiodiversité prime les projets préservant les races à petits effectifs et pérennes

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La septième édition du Prix national de l’agrobiodiversité animale 2019 s’est conclue le 28 février 2018, dans le cadre du Salon de l’agriculture. Sa vocation : donner de la visibilité, et aider les projets d’élevages s’appuyant sur des animaux de races locales menacés de disparition. « Nous priorisons les candidatures très ancrées dans leur territoire, et nous mettons également l’accent sur la pérennité des projets », précise Julien Guinhut, directeur de la communication de la Fondation du Patrimoine, qui organise le concours. « L’idée c’est de vivre de nos exploitations, pas d’élever nos animaux pour le geste », confirme Baptiste Vivinus, lauréat du troisième prix (4000 €).

Valorisation locale

Son élevage de « lapins chèvres », en Vendée, est exploité en bio. Cette race ne remplit pas les critères « productifs » liés à la croissance ou à la reproduction. Mais il est valorisé pour sa qualité gustative intéressante, mise en avant via la collaboration avec un chef étoilé local. À la deuxième place, l'Association de sauvegarde pour la race chèvre des Pyrénées touche une récompense de 6 000 €. Fanny Thuault, sa représentante, précise : « Cette chèvre montre un intérêt spontané pour les friches et les ronciers. Elle permet d’entretenir les espaces envahis, tout en économisant sur le poste alimentaire des exploitations. »

Accent mis sur la communication

C’est le porc de Bayeux qui remporte le premier prix, et la prime de 10 000 €. « Velu, pas perturbé par la pluie, il peut rester dehors une longue partie de l’année, réduisant le temps passé en bâtiment », explique Muriel Angée, agricultrice dans le Calvados avec son époux. La vente directe permet de valoriser davantage la viande produite. La communication importante du couple d’éleveurs, actifs sur les marchés, a marqué le jury. « C’est un autre aspect important, sur lequel nous devons absolument capitaliser », souligne Marc Prikazsky, PDG de Ceva Santé Animale, co-organisateur du concours.

Ceva Santé animale et la Fondation du patrimoine recensent, à ce jour, 22 lauréats sur plus de 200 initiatives candidates. Les deux partenaires réfléchissent à un moyen de redonner de l’élan aux multiples dossiers non retenus : « Certains étaient excellents et auraient mérité un coup de pouce. Il ne faut pas que les porteurs se découragent », conclut Marc Prikazsky.